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Critique de The_Noir


Lecture quelque peu essoufflée des 700 pages de ce roman ayant pour point d'ancrage Harlem mais qui étend son intrigue de la Californie, à la Corée en passant par Londres, Paris, Abidjan même et surtout le Deep South - foyer de tous les fantasmes et toute violence de l'Amérique profonde...
Essoufflant surtout cette course au-dessus des nombreuses fractures de la société américaine des années 50 et 60 : couleurs, races, sexe, statut social et religion.
C'est à travers plusieurs épisodes de la vie intime d'une poignée de protagonistes que James Baldwin construit une épopée à rebours, celles de ces jeunes en route pour leur destin qu'ils voient brisés ou qu'ils brisent selon les circonstances (guerre, drogue, violence sexuelle ou meurtres racistes).
La densité de l'intrigue vient de ce que l'intime peut autant se teindre d'érotisme sensuel que de conflits psychiques ou interpersonnels. On y trouve une réflexion en profondeur sur la différence non théorique mais vécue que ce soit à travers l'homosexualité ou le racisme pour aboutir à une vision plutôt noire - ceci sans mauvais jeu de mot - de la société américaine avec cette plongée en apnée dans l'effroi des communautés ségréguées de ces années-là.
La densité du récit s'abreuve encore de l'étrangeté du point de vue narratif à la fois interne mais souvent omniscient ainsi que de l'omniprésence de la musique et surtout du gospel dans lequel évoluent les personnages.
Je termine donc ce roman le souffle court, émerveillé de cette écriture rhapsodique et horrifié par les fractures profondes - irréparables ? - qui ont blessé et blessent sûrement encore la société américaine.
Merci à @Creisifiction de m'avoir donné l'envie de lire !
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