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Critique de Fortuna


En ce début de 19ème siècle Alençon est une petite ville de province plutôt calme, à peine troublée par quelques tensions politiques, lointains échos de la vie parisienne. Mademoiselle Cormon, riche femme célibataire, y reçoit chaque soir une partie de la bonne société et organise chaque semaine un dîner. Vieille fille de 42 ans dont l'embonpoint lui a permis de conserver la fraîcheur de la jeunesse, elle vit avec son oncle, l'abbé de Sponde. Partagée entre sa piété et les tourments de la chair, elle souhaite se marier et avoir des héritiers mais la période est compliquée et l'âge avance…

Courtisée par un aristocrate libertin décati, le chevalier de Valois, et un bourgeois libéral, plus ambitieux que viril, du Bousquier, le coeur de la vieille demoiselle balance. Son troisième prétendant, Anathase, un jeune poète pauvre qui vit avec sa mère, est le plus désintéressé de tous mais son amour incompris finit en tragédie...Bref de quoi nourrir les commérages et les débats politiques et religieux d'une bourgade épargnée par les grandes crises de l'histoire mais pas par l'ennui…

"La Vieille fille" est parue en feuilletons dans "La Presse" qu'Emile de Girardin venait tout juste de fonder. Les critiques de la presse concurrente se sont acharnées contre le texte De Balzac jugé osé et scandaleux mais visaient surtout leur confrère qui accusait ses rivaux de propager de fausses nouvelles...la politique et la presse, deux domaines de lutte pour le pouvoir dont Balzac a décrit l'effroyable cynisme.
Bien des années plus tard, on se régale de l'ironie mordante de ce texte et on ne peut que constater l'erreur fatale de la pauvre Rose Cormon, peu préparée à affronter la réalité du monde, dans le choix de son mari.
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