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Critique de jmb33320


« Les récits qui reposent uniquement sur des souvenirs évanescents et intéressés, c'est-à-dire les Mémoires, ne sont pas fiables : ils ont tendance à n'être que des projections complaisantes. »

Sous ce titre « Voyager », évocateur de contrées lointaines et d'expériences qui sortent de l'ordinaire, Russel Banks a caché un livre qui s'apparente plus à une autobiographie, un retour sur ses 4 mariages et un bilan de vie face à la vieillesse qui s'installe. Donc je n'ai en effet pas ressenti la moindre complaisance ou enjolivure suspecte.

Pourtant le titre ne ment pas dans la mesure où il a mené une vie vagabonde. La première moitié de ce livre revient sur ses mariages, du premier contracté alors qu'il n'avait pas encore vingt ans jusqu'au dernier. En compagnie de sa quatrième épouse, il parcourt la plupart des îles des Caraïbes, dans le but de brosser un portrait honnête de son passé. La part biographique ne l'emporte pas sur son ressenti d'observateur face à tant de sociétés particulières, d'une beaucoup plus grande diversité que je ne l'avais supposé.

La seconde partie, aux chapitres plus courts, relate divers voyages en Europe, en Afrique, dans l'océan indien (Seychelles). Il y a également trois échappées nord-américaines, dont l'une dans le parc national des Everglades en Floride. Enfin, les trois derniers textes sont consacrés à la passion de l'alpinisme que Russel Banks a développée dans sa maturité : l'un à l'Equateur, un second à d'autres sommets des Andes et enfin un dernier sur l'Himalaya.

Observateur avisé des beautés de ce monde, Banks n'est pourtant pas aveugle face aux ravages de l'urbanisation galopante, à toutes les extinctions d'espèces, animales ou végétales. Et il pointe aussi l'inconséquence de son attitude de voyageur, qui, tout comme les millions de touristes qui parcourent inlassablement le monde, aboutit à une accélération de la destruction des êtres et des paysages…
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