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Critique de maevedefrance


J'avais découvert l'an dernier Les disparus de Dublin qui m'avait absolument enchanté. Il me fallait donc absolument lire ce deuxième tome des aventures du médecin légiste Quirke, publié en France au printemps dernier. Il faut avoir lu le premier pour mieux comprendre le deuxième car certaines allusions y font référence assez souvent. Cela dit, l'intrigue est totalement indépendante.

Deux années ont passé depuis Les disparus de Dublin. Phoebe a maintenant 23 ans et elle ne pardonne pas à Quirke ce qu'il lui a caché pendant si longtemps. Et elle s'agace particulièrement lorsque celui-ci s'intéresse à sa vie privée. Or Dublin est une petite ville en ces années 50. Les gens s'y croisent facilement. D'autant plus lorsqu'on est coquette et que l'on fréquente parfois un institut de beauté dont la propriétaire a été retrouvée noyée... Et tel père, telle fille, ou telle fille tel père ! le mari de la victime n'est autre qu'un ancien camarade de classe de Quirke. Il vient le lui demander de ne pas autopsier sa pauvre défunte épouse. Ainsi, père et fille vont s'embarquer, chacun à leur façon et chacun de leur côté, sur une délicate affaire qui les mènera plus loin qu'ils ne l'imaginaient.

Par un subtil aller-retour présent-passé, l'écrivain dévoile peu à peu la vie que menait la victime, une jeune femme en apparence bien tranquille : Deirde Hunt. Mariée à Billy pour s'échapper du sinistre quartier des Flats de Dublin et à un père un brin incestueux, elle ne voit pas de piège lorsque l'étrange Leslie White lui propose de s'associer à elle pour monter un institut de beauté : The Silver Swan (titre original du livre, d'ailleurs). Pensez donc, un univers de beauté, quand on vient des Flats, ça ne se refuse pas si facilement ! Seulement Leslie n'est peut-être pas aussi white qu'il le dit et il va lui faire faire de ces choses... oh ! my godness !

Les fils narratifs des différentes intriguent se lient peu à peu, dans une évidence implacable. le lecteur devine le noeud de l'histoire mais dans une sorte de déni, ne veut pas y croire... Et pourtant !

C'est avec beaucoup d'humour caustique, d'ironie ravageuse que John Banville promène ses personnages dans ce roman noir aussi sombre que la Guinness, tout en jouant à merveille avec une thématique bien classique que je ne peux pas révéler sous peine d'en dire trop. Il manipule à merveille le lecteur et ce pauvre Quirke au grand coeur. L'inspecteur Hackett pensait également qu'il avait "une vision moins rose des êtres humains et de leurs actions". Nous aussi et on s'est laissé berner !

Un roman noir sans doute moins fouillé d'un point de vue historique que le premier volume mais John Banville/Benjamin Black reste un conteur hors pair qui nous fait avaler ce pavé de 403 pages d'une traite sans pouvoir le lâcher avant de connaître le fin mot de l'histoire. Ses personnages sont si attachants, en plus, qu'on en redemande ! Vivement la suite des aventures de Quirke ! Je l'adore ce gros nounours solitaire qui sait si bien nous promener dans Dublin !


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