AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de mdlivres


C'est l'histoire d'une erreur heureuse.

Il y a longtemps que sur les réseaux sociaux j'admire les illustrations d'un artiste prolifique que j'aime vraiment beaucoup. En effet, François Baranger a énormément de talent et j'ai complètement craqué sur les scènes mettant en image les grands anciens des récits lovecratiens (oublions un instant les révélations sur Lovecraft et concentrons-nous sur le sieur Baranger) qui ont emplis de nombreux rêves (cauchemars) de ma jeunesse.

Or, ce bourreau de travail fait la promotion il y a peu de son livre Tepuy. J'aime les surprises, je ne cherche pas à savoir ce que tepuy signifie, le mot sonne bien, il est même exotique à l'oreille, la couverture est prometteuse, je file le commander chez mon libraire.

Quelle n'est pas ma surprise en allant le chercher de tomber sur un roman, mais… je ne comprends pas, l'auteur est bien François Baranger, pas comme cet ouvrage dont il n'avait réalisé que la couverture (oui je cumule les étourderies) pourtant pas d'autre dessin que la couverture. Je réalise soudain que Baranger est également écrivain. Ah… Ce ne sont pas que des images ?

Alors j'aime lire, tout va bien mais j'avoue que je partais un peu sur une certaine réserve.

Je n'avais lu le résumé qu'en diagonale pour ne pas trop me spoiler, j'entrais donc dans ce livre sans savoir si je me régalais de fiction, polar ou que sais-je ?

Ouvrons Tepuy ensemble, voulez-vous ?

Petite intro en italique, j'aime ces effets de polices d'écriture qui introduisent des parenthèses dans le texte.

« Elle ouvre les yeux.

Il fait noir et froid. Une douleur sourde.

Ses paupières sont trop lourdes. Elles retombent »

D'entrée de jeu je me demande si c'est un thriller, et la victime se réveille dans un terrain inconnu.

Wow, ça part pas mal…

Au niveau de la mise en forme, tout fonctionne, c'est fluide, le roman se lit bien, il n'est pas lourd, ne souffre pas trop de répétitions, les effets de style sont légers. C'est correct.

Quant aux personnages, en fait de victime nous avons une héroïne badass que nous découvrirons tranquillement au fil du récit.

Les personnages sont travaillés, peut-être qu'il y a un peu trop de mystère sur les relations entre certains d'entre eux mais dans l'ensemble j'ai aimé chaque personne dans cette jungle. C'est ce qui m'a un peu chagriné, les méchants ne le sont pas forcément tout le temps, les gentils sont parfois un peu mièvres.

Je suis tombée en admiration devant ce personnage secondaire pourtant central, le vrai héro de ce bouquin (à mon humble avis), le détective privé qui – lui – est loin de tout cliché. J'en suis à vouloir lire tout Steinbeck.

Bon, je suppose que je ne vais pas vous spoiler si je vous dévoile que c'est un récit d'aventures mêlant argent, pouvoir et science-fiction ?

La SF démarre déjà avec le personnage de Ruzena qui est un peu trop pimpée à mon gout, la nana est parfaite dans sa spécialité, son accompagnant ne fait que rehausser le caractère entier de cette sportive de l'extrême. Je n'ai du coup pas trop accroché au personnage aux prises avec des trous de mémoires très handicapants. Des introspections un peu trop larmoyantes, induites par la frustration de ne pas se souvenir ont coupé le rythme de ce récit haletant. Ils étaient nécessaires mais en trop grand nombre à mon goût. Enfin, et c'est bien là la complexité de mon avis sur ce livre, j'ai aimé Ruzena mais elle m'a paru « trop » plein de choses, cela m'a un peu agacée, j'avais la sensation que François Baranger avait hésité sur le caractère de cette femme et qu'il avait décidé de tout garder. Et je n'adhère pas totalement.

Les descriptions sont époustouflantes et on retrouve presque les fresques dessinées par l'artiste, on sent le souci de nous immerger dans son univers et j'ai beaucoup aimé être emportée dans ce décor étourdissant. J'ai bien senti que si François Baranger avait produit une série de livres illustrés adaptés de nouvelles de Howard Philip Lovecraft c'est bien qu'il avait aimé l'univers tant j'ai retrouvé d'écho dans sa façon de décrire le vertige :

« Elle se tenait au sommet d'une falaise comme elle n'en avait jamais vu. Un à-pic d'une hauteur inconcevable, tombant droit vers la jungle en contrebas. »

Au final, je suis une lectrice difficile, j'aime ce qui est sombre, triste, malaisant et peut être que ce récit était trop positif en fin de compte pour moi car je me rend bien compte que je pinaille pour du détail.

En d'autres termes, François Baranger nous immerge dans Tepuy pour une aventure humaine forte de rebondissements et moi tout ce que je désire c'est connaître l'histoire du détective privé.
Lien : https://mangeusedelivre.word..
Commenter  J’apprécie          30



Ont apprécié cette critique (2)voir plus




{* *}