AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de nineentreleslignes


Une façon d'aimer de Dominique Barbèris
Gallimard


Ce qui s'est passé à Douala restera à Douala.
Voilà l'essentiel de ce que j'ai retenu de ce court roman publié chez l'éminence de l'édition.
Les nuits chaudes et moites de l'Afrique, les relations diplomatiques et non moins alambiquées des instances qui s'y pavanent, leurs bavardages, leurs coucheries, le vent d'indépendance qui fait monter l'adrénaline de quelques oisifs et au milieu madeleine qui traverse ce petit monde. Madeleine impériale, un petit air de Michèle Morgan, tirée à quatre épingles et pourtant toujours ce petit quelque chose qui la ramène à sa province nantaise, ce petit truc en plus finalement qui fera d'elle une citadelle imprenable.
Madeleine pur produit d'une époque où la communication tournait autour de tout sauf de l'essentiel. Si le roman devait se faire lecture sociétale alors oui, tout y est bien narré ! C'est une radioscopie, tube à l'appui de ce qu'il y avait de mieux à cette époque-là.
Une époque assez similaire à celle de Jane Austen où les mères étaient pressées de trouver mari à ses filles. Une bonne situation si possible. Ainsi Madeleine s'est mariée, vite et sans amour avec le premier oiseau de passage. Un bon mari qui l'aimera jusqu'à son dernier souffle. Puis une petite fille, Sophie qui va grandir dans un Cameroun un peu plus incertain à mesure que les conflits mondiaux gagnent du terrain.
De cela aussi il est question.
Mais de Madeleine, toujours rien. Elle ne parle pas ou peu, ne pleure pas, exige parfois comme un caprice, auprès du médecin, ou de son boy Charly. Puis elle rencontre un homme dans la platitude la plus totale, traverse le doute sans atermoiements, et puis garde le contrôle après le drame.
Alors voilà, tout ça pour ça.
J'accorde au roman, une écriture agréable, le ton avait tout pour me plaire, la narration à la troisième personne c'est un peu comme le passé simple, on entre dans une histoire, elle nous emporte avec elle.
Le roman est court, peut-être est-ce cela finalement le fond du problème. Trop peu de pages pour nous faire aimer Madeleine.
Parce que cette Madeleine je n'ai pas réussi à l'aimer.
Commenter  J’apprécie          71



Ont apprécié cette critique (5)voir plus




{* *}