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Critique de chartel


Barbey d'Aurevilly est un auteur qui m'a tout d'abord attiré à cause de son nom. J'ai l'impression que même vers la fin du XIXe siècle, porter un nom pareil devait être quelque chose de rare. En tout cas, après lecture de sa biographie, ce nom correspondait bien au personnage, un dandy remarqué, nostalgique des temps bénis de l'aristocratie et fréquentant assidûment le grand monde de Paris. Pour découvrir son oeuvre, la logique m'a porté sur "Les Diaboliques", recueil de nouvelles qui provoqua un vent de panique dans une France enserrée par l'ordre moral des débuts de la Troisième République de Mac-Mahon.
Un auteur atypique qui se faisait tirer les oreilles par les saintes-nitouches ne pouvait que me plaire.
Pourtant, la lecture de ce recueil de six nouvelles (plus de 300 pages au total) m'a donné un tout autre visage que celui d'un auteur révolté. Barbey d'Aurevilly se révèle être un vrai réactionnaire. Cette nostalgie des grandeurs de la noblesse française le poursuit dans chaque histoire, et cette insistance devient assez lourde lorsqu'on arrive à la fin du recueil. On a envie de lui répondre : "Oui Barbey ! on a compris ! les aristocrates sont vraiment des gens formidables, une race d'exception, distingués, fins, subtils, de vrais hommes quoi, parce que le reste, la populace, la roture, on ne peut pas appeler cela des humains, des singes peut-être mais pas des humains. Oui Barbey ! Finalement l'Inquisition avait du bon parce qu'elle faisait courber l'échine à tous ces culs terreux qui n'avaient pas vraiment le droit de vivre. On a compris Barbey, on a compris, arrête-toi !" Je grossis un peu les traits de sa pensée ? Que nenni ! "Les Diaboliques", c'est l'apologie de l'Ancien régime.
Le thème commun aux six récits est la présence du Mal, du Diable dans le réel. Et ce Diable, s'en prend surtout aux femmes, sortes de sphinx, de femmes fatales transformées en superbes nymphomanes, le bon stéréotype du fantasme masculin en quelque sorte. Les hommes se pliant (ou plutôt profitant) aux (des) exigences de ces lionnes en furie. le choix des récits enchâssés donne de la véracité à ces histoires pourtant rocambolesques qui nous replongent en plein romantisme noir, du temps de Lord Byron ou Walter Scott, agrémenté d'une touche sadomasochiste façon marquis et, cela n'a rien à voir, d'une pointe De Balzac pour la qualité des descriptions et des peintures d'une ville de province (Valognes en Normandie). Enfin, comme les six nouvelles sont construites selon une structure commune, il est peut-être préférable de ne pas les lire d'un bloc, pour éviter l'effet de redondance.
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