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Critique de michfred


Il ne faut pas prendre une saga à rebrousse poil et lire le tome 2 avant le tome 1. Non qu'on ne suive pas- on nous balise obligeamment la route- mais c'est comme prendre un film après quelques minutes:  on n'arrive pas à rentrer dedans, on regarde tout d'un oeil un peu détaché,  on entend les voisins tousser, on est agacé par l'odeur de pop corn de la rangée de devant.  Bref, on est mauvais public.

 Il ne faut pas essayer d'entrer en empathie avec la fille au prétexte qu'elle est l'héroïne du tome 2 alors qu'il est évident que la mère, héroïne du tome 1, passée ici au second plan,  avait (et a toujours) toutes les qualités romanesques requises pour polariser et pimenter la lecture . Seulement voilà,  la mère a eu son heure de gloire, et vous n'aurez que quelques miettes de la flamboyante Almah. Votre sandwich à  vous, c'est Ruth. La fille.

Il faut se méfier des suites. Souvent le soufflé retombe, le souffle,  lui, se fait court, l'inspiration se cherche. On ne sait plus bien où on va.

Exactement comme Ruth dite Ruthie.

Elle quitte Saint Domingue pour New York, cet Eldorado autrefois espéré par ses parents, Almah et Will, et qui ne les a pas admis. Ruth, elle, y va sans problème,  avec un passeport en bonne et due forme. Sa tante l'attend. Plan plan. Pépère. Ce n'est pas Exodus. Ni le Saint Louis.

Elle voudrait devenir journaliste. On est dans les années soixante. Elle pourrait suivre la cause de Martin Luther King, la naissance des contestations étudiantes, du mouvement hippie,  l'assassinat de Kennedy, l'émergence de la Factory et de l'Underground. Rien ne la motive vraiment si ce n'est Un concert des Beatles.... Et ces grands événements de la vie americaine cités plus haut prennent trois lignes  dans son récit. On doute de sa motivation...

C'est que  (comme son auteure m'a t il semblé ) Ruth hésite, se cherche,  en bonne fille de Déracinés elle va passer 450 pages (quand même ) à osciller entre trois terres: le Paradise lost de Saint Domingue,  le Paradise regained  de New York et...Israël,  la terre promise de ses aïeux.

Si Ruth avait un peu plus de couleurs, ou si les pays entre lesquels son coeur balance  avaient plus d'épaisseur, on s'attacherait, on se passionnerait même peut-être.  Mais c'est une persillade, rien de plus. Elle met en appétit mais le plat juste saupoudré, reste fade, les caractères effleurés.

Tout coule et rien ne reste, comme dirait mon pote Héraclite

Cela dit, j'ai lu sans déplaisir cette Américaine au titre si mal choisi .

A son actif, le livre a une ecriture fluide, facile, lisse. Où rien n'accroche. Où tout est prévisible, pressenti. 

Un roman tout confort pour lectrice fatiguée qui a besoin qu'on lui mâche un peu les choses. À ce titre, c'était le bon livre pour la bonne personne et au bon moment.

Je lirai sans doute le tome 1 au vu de ses excellentes critiques mais, pour moi, le voyage s'arrêtera là.  Pas de tome 3, c'est sûr. 
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