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Critique de marylinestan


Wight was Wight, Dylan was Dylan, and Youssouf was Cat Stevens. Plongée dans les sixties.
Désabusés par la mort des utopies en Occident, des jeunes de tous bords entament une croisade vers l'Inde et le Népal, en quête de paix, d'amour et de liberté. Pour nombre d'entre eux, le voyage se transforme en cauchemar sous les yeux impavides et le sourire de façade des dieux à têtes de singe, gratifiés de trompes d'éléphants ou de bras multiples et les bouddhas debout, assis, couchés. Tant qu'elles fleurissent barbes et cheveux les vertus des plantes sont bien réelles. Fumées, séchées et avalées telles qu'elles ou lyophilisées, elles secouent le karma. Les autochtones frottent les visages de leurs statues déifiées de poudre colorée rouge ou safran pour les purifier et les honorer, tandis que les hippies arrivés « sans un bagage et les pieds nus » font circuler leur calumet festif, « hippie hippie pie », et certains finissent tristement par des injections en solitaire, grateful d'accord, mais bientôt dead. Dans cette épopée vertigineuse, ce décalage fracassant, ce malentendu formidable, l'auteur brosse avec talent le portrait d'un pays magnifique « comme une fleur avant la saison », d'un peuple digne et tolérant « comme une pluie de papillons », d'un monde régi par des croyances et des rites millénaires au milieu duquel interagissent des Occidentaux en quête de profit, d'oubli, de rédemption. L'intrigue, rude, fracasse le peace and love, et le trip ne résiste pas à la réalité. Relecture gourmande d'un classique décapant.
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