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Critique de keisha



Gina Barkhordar Nahai est née en Iran en 1960 et a rejoint les Etats Unis en 1977, elle vit à Los Angeles.

Prière de ne pas se laisser influencer par le titre français et se concentrer sur 'Le coeur lumineux de Jonah', bien plus beau, mystérieux et poétique et donnant une plus juste idée de ce roman. Impossible de raconter pourquoi ce coeur lumineux, petit plus étonnant qui donne un souffle inattendu à ce qui pourrait n'être qu'une n-ième saga familiale. Quoique, la Putain Noire de Buchehr est une drôle de personnage...

Tout commence à Los Angeles par l'assassinat du Fils de Raphaël, homme d'affaires véreux d'origine iranienne . Pas mal de suspects, mais ce n'est pas l'enquête policière qui importera (de toute façon le corps a disparu). le Fils de Raphaël (ou soi-disant), mais comme l'a clamé sa mère à Téhéran pendant des années aux portes de la maison des Soleyman, ce fils aurait dû avoir la maison et la fortune des Soleyman. A Téhéran, d'abord, puis à Los Angeles, s'entremêlent les destins des membres, amis et ennemis de cette famille juive iranienne, de l'époque du Shah à l'époque actuelle.

Gina Nahai connaît merveilleusement bien l'histoire et les coutumes iraniennes. Ainsi que la communauté juive d'origine iranienne des Etats-Unis, et en parle avec tendresse et ironie. En dépit d'événements dramatiques, ce n'est jamais larmoyant, et bourré de peps.

Premier bon point de ce roman, faire passer mine de rien une masse d'informations sur l'Iran et les Iraniens, en particulier sur la vie des femmes et leurs droits, et les différences avec les américains.

Autre bon point, des personnages hauts en couleur, croqués avec vivacité, Angela par exemple.
Angela avait offensé quasiment tous les membres de la communauté de LA appartenant à la tranche des revenus élevés au prétexte qu'elle était, dans le sens le plus exaspérant du terme, franche. Telle était la façon américaine et européenne de la décrire; pour les Persans, elle était dénuée de tact, agressive, furieuse, amère et toujours prête à faire honte aux siens. Elle était née en Iran, d'où elle était partie lorsqu'elle avait à peine huit ans, et il était vrai qu'elle n'avait pas eu la vie facile (qui avait eu la vie facile? Ce n'est pas pour rien qu'on appelle ça 'exil' et non 'vacances au bord de la mer')."
L'exil, justement, un merveilleux passage, trop long à citer entièrement, mais démarrant ainsi:
Le plus dur quand on vit en exil, les iraniens l'apprendraient très vite, c'est la disparition - non pas de soi, mais de ce qu'on paraît aux yeux des autres.(...)
et se terminant par
Les morts et les disparus ne peuvent pas traverser les frontières; leur exil, c'est notre oubli.

Encore un bon point, un découpage ménageant le suspense.

Et puis, des personnages (John Vain) ou des passages qui cueillent au coeur:
Comment appelle-t-on le moment où on se déleste de la certitude, encore qu'elle soit illusoire, que la vie ne fera que s'agrandir? Que l'horizon s'étendra toujours?
Un dernier passage étonnant
Elle prononça la phrase qui était la marque de fabrique de toute mère juive iranienne : 'Ghorboonet beram' - que je sois sacrifiée pour toi.
Lien : http://enlisantenvoyageant.b..
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