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Critique de Yggdrasila


Une plongée dans une histoire portugaise sous la dictature de Salazar...

Depuis mon enfance, j'entendais mes parents évoquer cette période difficile de l'histoire du Portugal où ils ont vécu. Alors quand j'ai vu que ce roman graphique traitait de ce sujet en particulier, j'ai eu très envie de le découvrir.

Nous sommes en 1968 à Lisbonne, alors que le Portugal vit sous le joug du régime fasciste depuis 40 ans.
Le récit met en scène Fernando Pais, un médecin quadragénaire à l'esprit émancipé. Celui-ci exprime notamment cette liberté en savourant diverses relations charnelles.
Mais le lourd contexte du pays est toujours bien présent puisque le médecin compte parmi ses patients des fonctionnaires du siège de la police politique.
C'est en se rendant un jour sur les lieux, qu'une rencontre fortuite avec un gamin rebelle le mènera vers des chemins qu'il ne soupçonnait pas.

L'histoire est repartie en huit chapitres, chacun composé d'une vingtaine de planches.
Par moments, des séquences aux tons sépia viennent s'incruster dans le décor pour raconter le passé de Fernando.
J'ai trouvé ce personnage sympathique, drôle et attachant.
Au début, j'avais imaginé une simple histoire d'amitié entre le gamin et le médecin. Mais l'auteur nous entraîne bien plus loin puisque leur rencontre n'est que le point de départ vers un long cheminement.

Nicolas Barral retranscrit parfaitement la situation de l'époque en dénonçant les méthodes employées par le régime, en particulier les pratiques répressives de la P.I.D.E (polícia internacional e de defesa do estado).
Cependant, l'auteur ne tombe pas dans les excès de la tyrannie. Au contraire, j'ai trouvé qu'il gardait une trame assez optimiste sur la durée, en faisant même allusion à la future révolution des Oeillets.
Malgré certains passages violents et réalistes mais nécessaires à l'intrigue, au fil des pages, on tend vers l'espoir d'un renouveau démocratique.

J'ai beaucoup aimé les dessins qui illustrent des décors typiques comme le quartier de l'Alfama et ses chanteurs de fado, les paysages ensoleillés en bordure du Tage, le fameux tramway 28 du vieux Lisbonne, ou plus amusant, l'emblématique bouteille de Gatão sur la table... un tas d'éléments qui nous font voyager le temps d'une histoire.

À découvrir !

Un grand merci à Babelio et aux éditions Dargaud, en particulier à Delphine pour son gentil mot lors de l'envoi de ce livre.
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