AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782205079593
160 pages
Dargaud (22/01/2021)
3.84/5   306 notes
Résumé :
Portugal, 1968. La dictature de Salazar dure depuis quarante ans mais le médecin Fernando Pais ne s'en préoccupe plus depuis un événement malheureux survenu dans sa jeunesse. Il commence néanmoins à se poser des questions sur ce régime totalitaire lorsqu'il est assimilé à un ennemi par un garçon révolutionnaire.
Que lire après Sur un air de FadoVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (77) Voir plus Ajouter une critique
3,84

sur 306 notes
5
17 avis
4
47 avis
3
10 avis
2
1 avis
1
0 avis
Une plongée dans une histoire portugaise sous la dictature de Salazar...

Depuis mon enfance, j'entendais mes parents évoquer cette période difficile de l'histoire du Portugal où ils ont vécu. Alors quand j'ai vu que ce roman graphique traitait de ce sujet en particulier, j'ai eu très envie de le découvrir.

Nous sommes en 1968 à Lisbonne, alors que le Portugal vit sous le joug du régime fasciste depuis 40 ans.
Le récit met en scène Fernando Pais, un médecin quadragénaire à l'esprit émancipé. Celui-ci exprime notamment cette liberté en savourant diverses relations charnelles.
Mais le lourd contexte du pays est toujours bien présent puisque le médecin compte parmi ses patients des fonctionnaires du siège de la police politique.
C'est en se rendant un jour sur les lieux, qu'une rencontre fortuite avec un gamin rebelle le mènera vers des chemins qu'il ne soupçonnait pas.

L'histoire est repartie en huit chapitres, chacun composé d'une vingtaine de planches.
Par moments, des séquences aux tons sépia viennent s'incruster dans le décor pour raconter le passé de Fernando.
J'ai trouvé ce personnage sympathique, drôle et attachant.
Au début, j'avais imaginé une simple histoire d'amitié entre le gamin et le médecin. Mais l'auteur nous entraîne bien plus loin puisque leur rencontre n'est que le point de départ vers un long cheminement.

Nicolas Barral retranscrit parfaitement la situation de l'époque en dénonçant les méthodes employées par le régime, en particulier les pratiques répressives de la P.I.D.E (polícia internacional e de defesa do estado).
Cependant, l'auteur ne tombe pas dans les excès de la tyrannie. Au contraire, j'ai trouvé qu'il gardait une trame assez optimiste sur la durée, en faisant même allusion à la future révolution des Oeillets.
Malgré certains passages violents et réalistes mais nécessaires à l'intrigue, au fil des pages, on tend vers l'espoir d'un renouveau démocratique.

J'ai beaucoup aimé les dessins qui illustrent des décors typiques comme le quartier de l'Alfama et ses chanteurs de fado, les paysages ensoleillés en bordure du Tage, le fameux tramway 28 du vieux Lisbonne, ou plus amusant, l'emblématique bouteille de Gatão sur la table... un tas d'éléments qui nous font voyager le temps d'une histoire.

À découvrir !

Un grand merci à Babelio et aux éditions Dargaud, en particulier à Delphine pour son gentil mot lors de l'envoi de ce livre.
Commenter  J’apprécie          816
Quel beau livre! Un voyage durant les années de la dictature salazariste au Portugal par le trait et la plume d'un auteur espagnol. Il n'y a pas beaucoup de livres sur la période avant et après le 25 avril, mais ce livre est une petite perle.La façon dont le livre est fait est particulière, avec des flash-backs au point précis de la lecture de l'histoire. Un trait précis, avec des personnages bien définis dans les différents âges, des scénarios bien étudiés et qui nous transportent dans les années 50-60 du XXe siècle.
L'histoire suit la vie d'un médecin, Fernando Pais, qui est engagé pour s'occuper des prisonniers torturés par la PIDE. Dans le livre, nous voyons que les choix qu'il a pris font partie de ce qu'il a vécu depuis l'enfance. Tôt ou tard, il devra agir au lieu de simplement observer.
Une très belle découverte, je suis totalement conquise.
Commenter  J’apprécie          690
L'histoire démarre sur un beau paysage, lumineux et plein de douceur : Estoril, le 3 août 1968, Salazar lit son journal face à la mer. On lui annonce l'arrivée de la pédicure, il s'assoit en continuant à lire et la chaise casse, il tombe… AVC ? quoi qu'il en soit, il est obligé d'abandonner le pouvoir.

Tout le monde en parle, et cela s'agite au siège de la tristement célèbre P.I.D.E. (Policia Internacional & Defesa do Estado) alias police d'état…

Le docteur Fernando Pais est en train de s'y rendre, comme tous les matins, pour soigner l'inspecteur ; lorsqu'il arrive sur les lieux des gamins sont en train de mettre le feu à une crotte de chien plié dans un journal et le plus téméraire sonne… le doutor lui sauve la mise, temporairement. Dans le bureau, on plaisante sur l'accident de chaise du dictateur, alors que d'autres interrogent de manière musclée, comme il se doit, un jeune homme.

Le docteur retourne à son cabinet et une de ses maîtresses lui faisant faux bond décide d'aller « prendre une cuite » avec son ami, dans l'Alfama. Et tous les deux vont parler du passé, de l'époque où ils étaient étudiants, de Marisa, communiste qui deviendra l'épouse du docteur, alors que lui vient d'une famille ayant pignon sur rue donc penchant plus de côté de la droite. Il n'est pas très bien accueilli par les amis de Marisa…

Il sera rappelé pour examiner un détenu, en fait on lui demande de le remettre sur pied pour que les policiers puissent continuer à le torturer… Il subit des pressions mais sa rencontre avec Joao, et surtout la famille de celui-ci lui fait prendre conscience peu à peu de sa passivité.

La guerre d'Angola se dessine, en toile de fond comme le fado.

J'ai aimé l'histoire du docteur Fernando Pais, l'ambiance de Lisbonne, cette ville magnifique, que l'on parcourt dans cette BD et l'architecture est très bien représentée sur les planches. le tramway est un des personnages, certains quartiers tel l'Alfama avec ses ruelles en pente qui descendent vers l'estuaire du Tage… Les couleurs sont belles et elles varient en fonction de évènements, des moments joyeux ou sinistres…

On croise Horacio Lobo Antunes qui deviendra plus tard un écrivain et psychiatre connu, qui n'est autre ici que l'ami de Pais auquel il confie un manuscrit « L'enfant et la baleine » pour qu'il lui donne son avis. Antunes va être censuré par la dictature, tant pour ses écrits que pour son homosexualité. Entre parenthèses, on attend toujours le prix Nobel…

On rencontre aussi un homme, dans le train, qui s'appelle… Perreira comme le journaliste spécialisé dans les nécrologies, du beau roman d'Antonio Tabucchi, « Perreira prétend » qui parcourt la ville en avalant des tonnes de citronnade.

Nicolas Barral évoque aussi la torture, et fait un clin d'oeil à Fernando Pessoa : un des prisonniers finit par donner des noms, qui sont en fait les pseudonymes du l'écrivain. On sent l'amour que l'auteur porte à Lisbonne et au Portugal qui est le pays de sa femme.

J'aime bien le portugais, ses sonorités, et Nicolas Barral l'utilise avec des expressions, ou les titres des chapitres par exemple.

On a de très belles images dans les tons gris bleu de la baleine dans le port puis au-dessus de Lisbonne, sous la forme d'un rêve de Fernando Pais qui s'est endormi sur le manuscrit…

Un grand merci à NetGalley et aux éditions qui m'ont permis de découvrir ce roman graphique et son auteur. Mais, je tiens à préciser que la version numérique ne convenant pas j'ai préféré l'acheter, pour profiter des couleurs, pour revenir en arrière… Lire une BD sur un ordinateur enlève beaucoup de plaisir et en plus c'est très inconfortable…

#Surunairdefado #NetGalleyFrance
coup de coeur donc

Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
Commenter  J’apprécie          483
Le livre s'ouvre sur la chute, de sa chaise, à la renverse de Salazar. Il ne s'en remettra pas.
La P.I.D.E , la tristement célèbre police d'état, est en pleine effervescence quand le docteur Fernando Pais arrive dans les locaux de cette dernière afin d'y soigner un policier.
Le docteur sauve un jeune garçon, fautif d'une plaisanterie de mauvais goût, d'une correction par les gens de la police.
Nous sommes en 1968 et le Portugal vit depuis quarante ans sous le joug du dictateur et de ses sbires.
Au travers de la vie passive et quelquefois délurée du bon docteur Pais le lecteur assiste à l'ambiance délétère du pays mais aussi aux événements que le docteur vit ou a, par le biais de retours en arrière, vécu.

Je n'ai pas trop apprécié cet album, souvent dérangeant, parfois difficile du fait d'expressions portugaises non traduites ou de mon fait à ne pas chercher à comprendre ce qui se disait. Quand ça ne passe pas, ça ne passe pas.
L'album n'est pas sans qualité graphiques, le crayon est solide, les personnages sont bien rendus et plutôt agréables à suivre. Les couleurs savent être riches, lumineuses et parfois, en fonction de l'ambiance, être plus nuancées, plus foncées, alternant le bistre, le jaune et l'orange. Je pourrais même dire que la lecture est facile et que les pages se tournent aisément, certes, mais au bout du compte le (les) personnage(s) ne m'a (ont) pas convaincu.




Lien : https://www.babelio.com/livr..
Commenter  J’apprécie          470
Depuis quelques temps, je découvre le format BD qui permet d'aborder des thématiques de plus en plus travaillées, notamment ici avec un hommage au Portugal et à son histoire.

L'histoire débute à Lisbonne, été 1968, avec la chute physique de Salazar, prémices de sa chute réelle, puisqu'il est contraint de renoncer au pouvoir suite à un AVC. Il décédera 2 ans plus tard. Salazar met en place l'Estado novo (l'État nouveau), un régime autoritaire, conservateur, catholique et nationaliste. L'État nouveau est anti-communiste sans pour autant développer un régime Fasciste.

L'auteur met en scène certains acteurs de cette dictature, tout en mettant en avant les opposants au pouvoir en place.

Fernando Pais, médecin, ferme les yeux sur ce qui l'entoure tout en profitant de la douceur de vivre que lui procure Lisbonne, mais sa rencontre avec un gamin, graine de révolutionnaire, le fait sortir de sa rêverie et son coeur balance, chavire entre acceptation et refus d'un régime qui a conditionné son désarroi et son acceptation. Son indécision palpable, au point parfois de se demander s'il n'est pas un des acteurs principaux, vole peu à peu en éclat et le mène à la conquête de son courage, mais aussi de la prise en main de sa vie.

Les sentiments sont assez bien présents, la retranscription des sentiments, indécisions ou révolte est bien présente et palpable, avec une pointe de cynisme qui permet certainement de naviguer et se protéger d'une situation qui déplaît.

La culture, la langue portugaise, sont un mystère pour moi, pourtant, je ressors de ma lecture avec le sentiment d'avoir fait une excursion dans Lisbonne, grâce aux nombreuses expressions portugaises, que l'auteur parsème dans le récit : « Bon dia Doutor », « Viva a liberdade », « Bem Vindo a casa Senhora Pais », « Deus, por quê o meu filho ? », on ne s'y trompe pas, on est bien au Portugal ! C'est franchement bien construit, avec l'aspect historique bien présent, des planches très visuelles et des personnages attachants.

Le récit fleure bon le Portugal, avec certaines scènes romantiques, l'aspect dramatique de l'Histoire est bien présent, tout au long du récit, comme une épée de Damoclès qui viendrait fondre sur toute tentative de contestation. L'opposition est tuée dans l'oeuf, sans lui laisser la possibilité de voir le jour, malgré une pointe de lassitude des partisans.

L'album est facile à lire, les dessins se suffisant à eux-mêmes, notamment avec certaines planches dépourvues de bulles… Apportant une certaine intimité, entre le lecteur, les personnages et l'Histoire. L'auteur se contentant de raconter des tranches de vie, sans jamais chercher à démontrer qui a tort ou raison, se centrant que l'évolution du personnage et la découverte de son passé apportant un éclairage qui maintient l'intérêt.
Lien : https://julitlesmots.com/202..
Commenter  J’apprécie          404


critiques presse (7)
BDGest
19 mars 2021
S'appuyant sur une bonne documentation, Sur un air de fado est un album captivant qui traite avec justesse et brio d'un pan de l'Histoire trop peu évoqué dans le 9e Art.
Lire la critique sur le site : BDGest
Culturebox
15 février 2021
Fini de rire ! Barral abandonne le second degré et la caricature pour livrer une histoire qui lui tient à coeur, et pour laquelle il signe son premier scénario. Comme son titre le laisse entendre, Sur un air de Fado est une fresque historique douce-amère.
Lire la critique sur le site : Culturebox
FocusLeVif
09 février 2021
L'auteur Nicolas Barral a attendu la cinquantaine pour publier un album en solo. Son air de fado mélange talent, mélancolie et maturité.
Lire la critique sur le site : FocusLeVif
BoDoi
08 février 2021
D’un classicisme classieux, le trait épais et fluide de l’auteur, bien soutenu par une mise en couleurs soignée autour d’une palette subtile, facilite l’immersion dans cette histoire violente et touchante, qui n’élude rien mais ne se complaît pas dans la noirceur. Une réussite.
Lire la critique sur le site : BoDoi
LeFigaro
04 février 2021
L’histoire d’un jeune médecin portugais dans les dernières années du régime de Salazar.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
BDZoom
21 janvier 2021
Originaire des quartiers populaires de Lisbonne, le fado est le chant du destin. Mélancolique, il évoque la nostalgie des amours perdues et des rêves inatteignables. C'est l'atmosphère dans laquelle s'est immergé Nicolas Barral pour rythmer son nouvel album : «Sur un air de fado?.
Lire la critique sur le site : BDZoom
Telerama
18 janvier 2021
C'est en partant d'une observation précise de la société portugaise, qu'il connaît bien, que Nicolas Barral a réalisé son premier album en tant qu'auteur et dessinateur. Une plongée humaniste dans le Portugal fasciste, dans un sépia propre à la remémoration.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Dans un régime libéral, l’homme est en prise directe avec son bonheur, dont il fabrique lui-même les ingrédients...

Par voie de conséquence, s’il échoue, il ne peut s’en prendre qu’à lui-même...

N’est-il pas plus confortable, au fond, d’avoir au-dessus de soi quelqu’un à qui s’en remettre ou contre lequel se retourner ?
Commenter  J’apprécie          250
- Horacio ? Une cuite, ça te tente ? L'ami te le demande, et le médecin te l'autorise...
- Alors ? A chaque fois qu'une fille te laisse choir, tu te souviens que j'existe ?
- C'est vrai, p'tite tête, c'est toi que j'aurais dû épouser...
(p. 27)
Commenter  J’apprécie          80
Dans un régime libéral, l'homme est en prise directe avec son bonheur dont il fabrique lui-même les ingrédients. Par voie de conséquence, s'il échoue, il ne peut s'en prendre qu'à lui-même. N'est-il pas plus confortable, au fond, d'avoir au-dessus de soi quelqu'un à qui s'en remettre ou contre lequel se retourner ?
Commenter  J’apprécie          60
Dans un régime libéral, l'homme est en prise directe avec son bonheur dont il fabrique lui-même les ingrédients...
Commenter  J’apprécie          181
- Si vous parlez de la torture physique, vous n'êtes pas sans ignorer qu'elle n'a plus cours, à mon grand regret d'ailleurs.
- Sans savoir.
- Sans savoir quoi?
- On dit: vous n'êtes pas sans savoir... Sans ignorer, c'est une triple négation... Pour être au courant, il faut que je ne sois pas sans savoir. Si vous étiez mon élève, vous le sauriez...
Commenter  J’apprécie          40

Lire un extrait
Videos de Nicolas Barral (11) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Nicolas Barral
Le crime parfait
autres livres classés : portugalVoir plus
Les plus populaires : Bande dessinée Voir plus


Lecteurs (486) Voir plus



Quiz Voir plus

Les personnages de Tintin

Je suis un physicien tête-en-l'air et un peu dur d'oreille. J'apparais pour la première fois dans "Le Trésor de Rackham le Rouge". Mon personnage est inspiré d'Auguste Piccard (un physicien suisse concepteur du bathyscaphe) à qui je ressemble physiquement, mais j'ai fait mieux que mon modèle : je suis à l'origine d'un ambitieux programme d'exploration lunaire.

Tintin
Milou
Le Capitaine Haddock
Le Professeur Tournesol
Dupond et Dupont
Le Général Alcazar
L'émir Ben Kalish Ezab
La Castafiore
Oliveira da Figueira
Séraphin Lampion
Le docteur Müller
Nestor
Rastapopoulos
Le colonel Sponsz
Tchang

15 questions
5227 lecteurs ont répondu
Thèmes : bd franco-belge , bande dessinée , bd jeunesse , bd belge , bande dessinée aventure , aventure jeunesse , tintinophile , ligne claire , personnages , Personnages fictifsCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..