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Critique de Mamzellegazelle


*** Ribaudes, ripaille, vengeance et gastronomie aux étuves ***

Voici une découverte exceptionnelle, un roman noir qui sort du lot puisqu'il est basé sur la Gastronomie à l'époque Médiévale.
Donc, si je vous parle de : Potage jaunet, Lait lardé, Civet d'huitres, Mamonia, Froide sauge, Porée blanche, Dariole, Hypocras .... que pouvez-vous en conclure ? Et bien que vous trouverez toutes ces recettes en conclusion, en fin de livre.


Messire Jehan fréquente l'étuve d'Isabelle, la mère maquerelle de la rue Tirechappe. Lieu d'aisance, de luxure avec des bains chauds, une bonne table culinaire, tenue par Guillaume, queux dans les cuisines royales.
Messire Jehan est retrouvé égorgé dans sa chambre laissant Constance, sa très jeune épouse, veuve ...
Jehan travaillait pour le compte du Roi et enquêtait sur une affaire de fausse monnaie.
Constance, effondrée, décide elle-même de mettre la main sur le meurtrier de son époux, en allant travailler aux étuves. Pour éviter de devenir une ribaude, elle va étudier le livre de cuisine que Jehan lui avait offert pour leur mariage, afin de se faire engager comme cuisinière dans ce lieu dépravé.
Isabelle, la propriétaire tombera sous les charmes culinaires de Constance, sous l'oeil mauvais de Guillaume. Ainsi, pour faire affluer sa clientèle masculine, Isabelle décide d'organiser des joutes gastronomiques entre Constance et Guillaume.
Ce petit jeu, permettra à Constance de connaître le nom de l'assassin de Jehan et retrouvera rapidement l'amour dans ce lieu de débauche.


L'auteur Michèle Barrière, nous propose un roman noir et gastronomique à Paris au Moyen-âge.
Riche historiquement, le roman nous plonge dans les dédales de la vie Bourgeoise où tout tourne autour de la gastronomie, faisant référence à ce célèbre manuscrit intitulé "Le Ménagier de Paris" qui existe réellement - édité la toute première fois en 1846, dont l'auteure a pris pour support.
Mais la plupart des recettes dont Michèle Barrière fait état proviennent du livre "Viander" de Taillevent - écrit à partir de 1300 - Ce fût le tout premier livre de gastronomie de référence édité régulièrement jusqu'en 1604.
Une édition du 16ème siècle a été retrouvé en Suisse en 1953 et édité cette même année.

On apprend au fil des pages qu'au Moyen-âge, les gens ne mangeaient pas de boeuf (parce qu'ils servaient au travail de la terre) , préférant le lapin, la volaille et les poissons de rivière . Les plus riches pouvaient se permettre les huîtres, le cerf, le cygne ...
Que ce soit les plats ou la pâtisserie, tous, sans exception, contenaient : sucre, gingembre, clou de girofle, amandes, muscade, cannelle et safran le tout en abondance - les papilles médiévales aimaient l'exotisme et surtout, en l'absence de médicaments, les épices servaient à la pleine santé.
Les légumes avaient mauvaise presse. Poussant à ras le sol, on les accusait de tous les maux à cause de l'hygiène des gens (je vous rappelle que les latrines étaient inexistantes !) - Les gens les remplaçait par les herbes aromatiques.
Les repas se terminaient systématiquement par les pâtisseries : confitures, cédrats confits, gaufres, dragées et morceau de gingembre confit (qui guérissait tous les maux).

Cette lecture est fascinante et m'a transportée dans une époque que j'aime particulièrement lire.
En finalité l'intrigue policière prend la seconde place, la première tournant autour de cette gastronomie Médiévale et toute son histoire parisienne.

L'auteure a écrit plusieurs livres dans le même esprit : voilà ma nouvelle saga !!!!



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