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Critique de Dionysos89


Aujourd'hui, coup de projecteur sur Emmanuel Macron (et non « coup de projecteur dans Emmanuel Macron », je vous vois venir… clin d'oeil à Pierre-Emmanuel Barré) ! le dessinateur Allan Barte présente aux éditions Ant une chronique du quinquennat en cours (2017-2022) avec un tome par année (de mai à avril à chaque fois), et ça envoie !

Chronique acerbe, chronique amère
À l'instar de Patrick Rambaud qui a d'abord écrit les Chroniques du règne de Nicolas Ier, puis de même pour François le Petit, Allan Barte contribue par ses publications à mieux comprendre la politique en cours, bien souvent en la remettant sur des bases très concrètes. Il réagit à chaque fois à un fait d'actualité précis, cela donne lieu à près de 300 dessins par an (quel rythme !) et les plus représentatifs sont sélectionnés pour cette chronique publiée en livre où l'ensemble d'une année est ainsi parsemée de dessins qui cherchent à montrer les incohérences du personnel politique actuellement au pouvoir. Tout ce qui peut relever de la simple politicaillerie devient idéologie quand cela revient avec une telle redondance, et ce genre de chronique sur le long terme permet de s'en rendre compte.

De tout en thèmes politiques
Avec le début du quinquennat d'Emmanuel Macron – et cela semble de pire en pire à chaque année supplémentaire, les « affaires », les « petites phrases » des ministres, les coups tordus se multiplient. Forcément, cela fait de la matière pour un dessinateur de presse comme Allan Barte. Dans le tome 1, on est encore sur des aspects idéologiques puisqu'il est souvent question de « lois Travail » (en fait contre le travail et que pour les employeurs) et de réglementations européennes ; par contre, dans le tome 2, Alexandre Benalla devient vite un fil rouge, la répression des Gilets Jaunes également, le tout enrobé par les déclarations politiciennes et les décisions hautaines made in Jupiter. Cela diversifie grandement les sujets et, à n'en pas douter, le troisième tome aura encore énormément à dire puisque Benalla a poursuivi son aventure, les Gilets Jaunes ont continué à se faire gazer, mais désormais il y a aussi eu les luttes sociales pour l'hôpital public, contre les contre-réformes des retraites et la gestion catastrophique du coronavirus.

Un regard de gauche, donc anticapitaliste
Au fur et à mesure du quinquennat, la complexité de la blague quotidienne augmente avec le nombre d'éléments dans le dessin du jour. Toutefois, il y a quelque chose qui est constant dans le travail d'Allan Barte, c'est en premier lieu sa volonté de remettre les événements en perspective (avec ce balancement, « on nous informe que », mais « il ne faut pas oublier que »). Oui, une petite phrase d'Édouard Philippe ou de Sibeth Ndiaye en chasse une autre, mais sur des mois et des mois, cela donne une fresque apocalyptique de la vision du pays du point de vue des dirigeants actuels. L'auteur va de plus en plus directement à la racine du problème : la bêtise de leur idéologie. Forcément, cela mène à parler des « couacs de communication », mais en sont-ils vraiment ? C'est tout simple le capitalisme en marche, qu'on soit en période de crise ou non n'y change rien.

On apprécie différemment les petites pastilles quotidiennes d'Allan Barte une fois au format papier, on les déguste dans l'ordre (ou pas d'ailleurs, c'est selon vos envies), on peut aussi s'y référer pour un point en particulier et on peut mesurer différemment l'immensité du problème posé par nos dirigeants. Bref, un plaisir à lire et relire, voir et revoir !

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