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Critique de Aderu


Première incursion dans les littératures de l'Imaginaire pour Gil Bartholeyns qui signe un roman de science-fiction abordant la conquête spatiale... mais depuis la Terre.
L'histoire d'un astronaute de retour de Mars, seul survivant de son équipe et largement pris en charge à Los Angeles. Entre rendez-vous médicaux et auditions auprès d'une commission pour connaître le déroulé des évènements, Clay Sawyer va peu à peu plonger dans une paranoïa, de plus en plus conquérante.
En toile de fond, la Californie est ravagée par des incendies d'une intensité inédite et menaçante.

Le personnage principal n'est pas franchement attachant. Lourdaud, persuadé de son charme, il lutte contre les souvenirs de cette mission martienne alors même qu'on cherche à lui les faire dire. Il ressemble à un héros vu et revu.
L'auteur ménage le suspense en retardant au maximum la révélation du fin mot de cette affaire morbide. La narration est plutôt bien menée mais il n'aurait pas fallu retarder plus longtemps le dénouement.
La fin, d'ailleurs, est assez étonnante. Alors que les deux premières parties sont composées de courts chapitres - aux titres parfois très réussis, jouant à l'occasion avec leur contenu -, la troisième et dernière est bâtie différemment avec seulement deux chapitres, bien plus longs. La focalisation quitte alors Sawyer et on a alors le droit à des enchaînements de paragraphes expliquant le pourquoi du comment, tant de ce futur et de l'histoire de la ruée vers Mars - en tirant un trait depuis les premières expéditions maritimes du quinzième siècle - que de l'accident de la mission de MarsUnivers. Si le plaidoyer et la réflexion sur les conquêtes sont intéressantes, elles tombent un peu comme des cheveux sur la soupe en cette fin d'ouvrage de fiction.

Les incendies permettent sur le fond d'appuyer le message écologique de l'auteur sur la fuite en avant que représenterait une tentative de "nouvelle Terre" sur Mars. Sur la forme, cela lui donne l'occasion de jolies comparaisons et d'effets miroirs entre le paysage de la Californie en proie aux flammes et la planète rouge.

La forme, parlons-en. Gil Bartholeyns déploie une envergure lexicale qui fait osciller certains passages entre l'éloquence et la lourdeur.
L'auteur dispose d'un riche vocabulaire... mais n'est pas capable de féminiser les noms de métier ! Même la poussiéreuse Académie Français a fini par s'y mettre - c'est dire. le faux neutre masculin pullule et c'est assez agaçant.
D'ailleurs le livre ne passerait pas le test de Bechdel (sur le troisième point).

Une lecture ni tout à fait passionnante, ni tout à fait désagréable - malgré un baume archaïque qui parasite.

Merci à Babelio et aux éditions Rivages pour ce livre reçu via la Masse critique.
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