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Critique de jamiK


Derrière les fagots est un petit répit autobiographique où Edmond Baudoin revient sur ses publications, les années précédentes chez Futuropolis. Quelques récits écrits en prose, quelques esquisses et quelques extraits, il dévoile sa façon de faire, graphisme, inspiration, on découvre son aspect brut et libre, sa presque improvisation.
Quatre petites planches inédites en introduction en disent tellement sur lui, l'air de rien, il se représente dessinant et se retrouve le pinceau à sec, sa tête sert d'encrier à un autre lui-même : “il n'y a plus d'encre”. Je l'ai rencontré lors d'une séance de dédicaces où j'ai pu découvrir sa technique : Il n'a comme outil qu'un petit pinceau à moitié déplumé, et il l'encre à l'aide d'un morceau de coton imprégné d'encre de chine, enserré dans une petite boite. le pinceau glissait sur la feuille avec une gestuelle chorégraphique, une transe chamanique, il dansait et l'image apparaissait comme au révélateur photo, et l'encre tarissait, le geste continue malgré le pinceau à sec, n'imprégnant plus rien sur le papier, pourtant l'image semble continuer à se dévoiler. C'est un peu ça, Edmond Baudoin, l'encre est dans sa tête, le geste de la main prolonge son esprit schizophrène, c'est un petit bonhomme au physique tout sec, qui semble avoir laissé couler toute sa substance sur des feuilles de papier pour qu'on le découvre enfin libéré dans les pages de ses bandes dessinées. L'instant où il dessine est une chorégraphie, le résultat nous apprend à la lire, à l'imaginer car cela fait aussi partie de l'oeuvre.
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