Citations sur Agatha Raisin enquête, tome 8 : Coiffeur pour dames (32)
Et passe-moi une cigarette.
– Tu ne fumes pas, que je sache.
– Non, sauf les cigarettes des autres. Je leur rends service en réduisant leur consommation.
– Et ça te fait faire des économies par la même occasion.
- Je n'en peux plus, avoua-t-elle. Les hommes me dégoûtent. Tous des salauds.
- Pas tous, non. Seulement ceux dont vous semblez rechercher la compagnie.
On commence à apprécier les choses une fois qu'on les a perdues.
Mrs Darry parut sur le seuil et leur réserva l'accueil escompté.
- Qu'est-ce que vous voulez ?
- Nous souhaiterions vous parler, répondit Agatha tout en repoussant discrètement du pied le chien qui lui flairait les mollets.
- Je n'ai pas très envie de vous faire entrer, ma réputation risquerait d'en souffrir, leur retourna l'intéressée, sa maigre figure rayonnant de malveillance.
- Qu'est-ce que ça signifie ? riposta Agatha, si agacée qu'elle décocha un nouveau coup à l'animal.
- Je crois que j'aurais tort de vous inviter chez moi avec un de vos amants.
Charles se mit à hurler de rire, tandis qu'Agatha fusillait Mrs Darry du regard.
- Comme vous voudrez, répliqua-t-elle, prête à en découdre. On va donc rester dehors pour discuter de votre amant à vous. John Shawpart, aujourd'hui décédé.
- Ça n'aurait jamais marché, tu sais. James entre dans la catégorie des Vingt Pour Cent.
- Qu'est-ce-que tu veux dire ?
- Que tu fais quatre-vingts pour cent des efforts et que lui ne donne que vingt pour cent. Ça ne dépend même pas de sa volonté, il est comme ça, voilà tout. Beaucoup d'hommes sont dans ce cas, mais les femmes refusent de se le mettre dans la tête. Elles persistent à donner d'elles-mêmes et s'imaginent que si elles apportent encore quinze pour cent en couchant avec le type, elles se réveilleront miraculeusement à côté d'un monsieur Cent Pour Cent. Grossière erreur. Déjà bien beau s'il est encore là le lendemain matin.
– Une femme séduisante comme vous ne restera pas longtemps célibataire, je parie.
– Je suis persuadée que tout ça part d’un bon sentiment et que vous répétez la même chose à toutes vos clientes sans intérêt, rétorqua Agatha avec humeur, mais sachez que je ne me fais aucune illusion sur mon apparence.
– Attendez un peu que je vous aie coiffée ! Quand j’aurai terminé, vous serez obligée de repousser les hommes à coups de massue !
Si j'ai bien compris, une nouvelle coiffeuse s'est installée et a recruté tout le monde. Pas commode, cette femme, mais carrément dynamique. Coupes, couleurs, permanentes - ils enchaînent ça comme à l'usine. Josie doit me raconter un tas de choses.
- Tu crois que cette coiffeuse pourrait avoir liquidé Mr John pour lui piquer sa clientèle ?
- Quelle imagination débordante, Aggie ! On n'est pas dans une série télé, quand même ! C'est la vraie vie, là.
- Ça n'aurait jamais marché, tu sais. James entre dans la catégorie des Vingt Pour Cent.
- Qu'est-ce-que tu veux dire ?
- Que tu fais quatre-vingt pour cent des efforts et que lui ne donne que vingt pour cent. Ça ne dépend même pas de sa volonté, il est comme ça, voilà tout. Beaucoup d'hommes sont dans ce cas, mais les femmes refusent de se le mettre dans la tête. Elles persistent à donner d'elles-mêmes et s'imaginent que si elles apportent encore quinze pour cent en couchant avec le type, elles se réveilleront miraculeusement à côté d'un monsieur Vingt Pour Cent. Grossière erreur. Déjà bien beau s'il est encore là le lendemain matin. Plus probable qu'elles trouvent un petit mot sur l'oreiller: "Rentré à la maison pour nourrir le chien."
Agatha se remémora ses nuits auprès de James - toujours levé le premier le matin, aucune allusion à leur nuit ensemble et pas le moindre geste de tendresse.
- Sans doute que je ne lui convenais pas, concéda-t-elle.
- Rassure-toi, ma chère, aucune femme ne conviendra jamais à James.
Ayant lu quelque part que les escarpins à talons aiguilles étaient de nouveau en vogue, elle en avait acheté des noirs, assez fière d'avoir encore les chevilles assez fermes pour s'autoriser ce genre de fantaisie. Hélas, la chaleur avait ramolli ses chairs, et les lanières qui se croisaient sur le dessus du pied lui entraient méchamment dans la peau. Tant pis, decida-t-elle - puisqu'elle allait passer la soirée assise, elle pourrait supporter le désagrément.
L'avantage d'être la femme du paster, c'est qu'on peut interroger les uns et les autres sans éveiller les soupçons.