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Critique de Funrider


Je m'attendais à quelque chose de plus « politique » pour cet ouvrage devenu la référence du mouvement féminisme mondial (je cite l'introduction). En fait il s'agit d'une approche très scientifique, biologique, psychanalytique, et littéraire des rapports entre les hommes et les femmes, de ce qui fait la leur différence ou au contraire, de ce qui les unit. Je suis du coup resté sur ma faim, peut être que le tome 2 m'apportera plus de « politique ».

Par exemple dans la dernière partie de ce tome 1, Simone de Beauvoir évoque plusieurs visions « typiques » de la femme chez des auteurs plus ou moins contemporains. Elle nous invite à une critique acerbe de la vision De Montherlant par exemple, et plébiscite à l'inverse la vision De Stendhal, « l'ami des femmes ». Mais quelques soient les louanges qu'elle peut porter à Stendhal ou à d'autres, j'ai l'impression que Simone de Beauvoir reste persuadée qu'un auteur (homme) ne pourra jamais, aussi bien qu'une femme, décrire dans un roman ce qu'une femme peut ressentir. Pour le coup je suis d'accord mais j'irai plus loin, est-ce qu'une femme (auteur) peut décrire assurément les sentiments de n'importe quel personnage (homme ou femme) dans un roman. Je crois que non, il y a tellement de complexité dans les sentiments humains et nous sommes tous habités par des croyances, des coutumes et des préjugés, que les auteurs (hommes ou femmes) seront toujours cantonnés à l'imaginaire sans pouvoir se rapprocher véritablement d'une description pure et sans défaut des sentiments d'un être humain, que seul l'individu peut ressentir et décrire.

Néanmoins j'ai trouvé des axes très intéressants de réflexion, notamment celui de la définition de l'Autre avec un grand A. Simone de Beauvoir nous explique que, longtemps, la femme a été considérée comme l'Autre systématiquement en comparaison de l'homme, comme si l'homme était la référence et la femme, du coup, toujours vue en comparaison de l'homme. C'est une vision très juste de la société dans laquelle on vit et quelque chose à combattre. Ce combat ne doit par contre pas déboucher sur un renversement des rôles ; l'équilibre est toujours ce qui est le plus compliqué à atteindre, essayons collectivement d'y tendre.
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