"Les
Mémoires d'une jeune fille rangée " nous raconte les premières années de la vie de Simone de Beauvoir jusqu'à ses 21 ans.
L'auteure y concède son appartenance à la féminillité, à son aliénation et à sa déréliction . C'est dans la connaissance dialectique des conditions authentiques de l'existentialité qu'il faut puiser la force d'agir. Toute réussite contingente déguise une abdication. Se vouloir libre, c'est aussi vouloir les autres libres dans sa conscience d'être. L'engagement est une manière d'appréhender l'existence, une herméneutique ontologique pour mener la femme à l'émancipation face à l'obsolescence du patriarcat. L'être est un non-sens responsable de lui-même. Choisir sa vie, c'est se choisir un récit, c'est une apodictique existentielle.
Puis c'est la rencontre avec
Sartre, le coup de foudre : ce fut comme une apparition,
Sartre était assis, au milieu du banc, seul ; ou du moins Beauvoir ne distingua personne dans l'éblouissement que lui envoyèrent ses yeux. En même temps qu'elle passait, il leva la tête et elle vit ses beaux yeux divergents. Ce fut un cataclysme : il l'avait choséifiée, objectivée !
On ne naît pas femme, on le devient, dit-elle à
Sartre...
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