Marginalité, exubérance, angoisse, jeunesse éternelle du mouvement : Jean Cocteau a exprimé les passions de notre époque. Son nom demeure si fort qu’il suffit à quiconque de le citer pour croire une bonne fois connaître son œuvre et se l’approprier. Ainsi imprègne encore notre époque, le parfum du poète qui fit graver sur sa tombe : « Je reste avec vous ».
(Jean Cocteau)
Tandis qu’en octobre 1900, il poursuit au Petit Condorcet des études médiocres, il reçoit dans une ruelle sombre où se déroulent les jeux et les rixes des élèves du lycée, ce qu’il appellera « le coup de poing de marbre » par quoi se manifeste « le sexe surnaturel de la beauté », cruellement révélé en la personne d’un de ses camarades. Depuis il ressentait le désir d’être ceux qu’il trouvait beau et non de s’en faire aimer. Cet ange trouble, partenaire inconnu, qui hante toute son œuvre, va pousser Cocteau dans sa recherche d’un double meilleur, vers le talent, le génie ou la beauté des autres.
Balthus n’aime pas se confier, il fait attendre collectionneurs et marchands et s’entoure de mystère.
« Je me refuse à toute confidence et n’aime pas qu’on écrive sur l’art. »
…
A travers les distances, les retraits, les silences dont il s’est protégé, Balthus apparaît comme ce peintre venu d’ailleurs, ce visiteur extra-terrestre auquel n’accèdent que quelques élus ; Balthus et sa peinture, on l’a compris, se méritent.