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Critique de gabrielleviszs


Je remercie l'auteur, Christine Béchar pour m'avoir proposé de lire cette nouvelle histoire. le sujet m'intéresse pour plusieurs raisons et même si la couverture n'est pas le style que j'apprécie, c'est ce qu'il y a à l'intérieur qui compte.

Camille est une adolescente de 13 ans qui voit sa vie changer en très peu de temps. Sa mère demande le divorce lorsqu'elle apprend que son mari a une maîtresse depuis des années. La séparation n'est pas si difficile car à cet âge l'ado comprend ce que son père a fait. La maison familiale devient un appartement à deux chambres à une bonne centaine de kilomètres, sa mère dormant dans le salon pour laisser de l'intimité à ses deux filles, Camille et Chloé sa soeur de quatre ans plus jeune. Changement d'école au passage qui n'est jamais facile pour personne surtout lorsqu'on se retrouve en dernière année de collège. Obligée de recommencer une nouvelle vie, d'avoir de nouveaux amis, Camille va être obligée de tout reprendre à zéro.

Même si je ne suis pas fan de la couverture elle représente parfaitement le mal-être d'une adolescente qui voit sa vie transformée en un clin d'oeil. L'histoire est prenante. le fait que ce soit à la première personne et qu'il s'agit de Camille qui nous montre ce qu'elle vit est touchant. Les émotions, les sentiments, sa vie est amenée par des mots simples et pourtant les situations sont de plus en plus compliquées. Un engrenage qui commence doucement, juste avec un surnom que personne n'aimerait entendre. Des amitiés de cet âge qui semblent sincères et qui le sont jusqu'à ce qu'un événement vienne perturber ces nouvelles relations encore fragiles. Tout s'accélère. Plus rien ne sera comme avant, mais avant quoi ? Avant le divorce ? Avant les relations amicales ? Avant les relations cachées ? Difficile de se dire que tout ira bien surtout lorsque les réseaux sociaux s'y mettent - enfin ceux qui utilisent les réseaux sociaux pour écraser un peu plus ceux qui sont différents. Car oui, Camille est rousse et nouvelle. Deux points très graves aux yeux de ces adolescents en mal de bouc émissaire. Sa soeur semble avoir plus de chance car même si elle est nouvelle, elle n'est pas rousse.

Au début, j'ai eu un recul par rapport au vocabulaire des personnages qui ont 14 ans en moyenne. le fait d'avoir été en colonie de vacances m'a rappelé justement que les gosses - désolée si je dis gosses, mais vu mon âge ils le sont - ont justement CE vocabulaire plus cru et les idées placées entre les jambes et pas dans la tête. Oserais-je dire que de mon temps - purée la vieille ! - ils ne pensaient qu'à jouer entre eux sans forcément déshabiller une fille ? le thème du harcèlement scolaire ET cyber est bien expliqué sans pour autant que nous soyons dans un cours. le mal-être que ressent Camille nous revient en pleine figure. C'est celui dont on ne veut pas entendre parler, on se dit que ce n'est pas possible, que cela n'arrivera pas à notre/nos enfant(s). Pourtant c'est souvent le cas. le harcèlement peut juste être un mot, un surnom, un petit "poil de carotte" ou encore un "petit gros". C'est pas bien méchant, c'est pour rire entre copains. Sauf qu'un mot, c'est ce qui reste le plus longtemps. Les coups font mal, les bleus se voient puis s'estompent. On oublie plus vite un coup qu'un mot, parce que ce dernier est ancré dans notre esprit.

Camille est jeune mais elle est mûre pour son âge. Réfléchit, la tête sur les épaules, elle ne veut pas perdre sa virginité comme si elle ouvrait une boite de kinder surprise : à la va-vite. de nature généreuse et très timide, elle ne fait pas partie de ceux qui pourrait faire du mal intentionnellement à des personnes qu'elle connaît ou non. Chaque personnage a une place particulière, Quentin, Clément, Manon, Marie, Hugo et bien d'autres. Peut-être que si chacun parlait un peu plus alors il y aurait moins de secrets et plus d'entraides, peut-être... La méchanceté gratuite est si facile et la compréhension si dure. Comment une adolescente qui a perdu le contexte familial peux continuer d'avancer si elle n'a pas de véritables amis ? J'ai juste trouvé dommage pour Chloé, on ne la voit pas, enfin presque pas. J'aurai aimé savoir comment elle n'a pas vu ce qui se passait dans la même école. Je sais qu'elles n'ont pas le même âge, mais les ragots s'infiltrent partout.

Pourquoi je laisse une pointe de rage, de dégout, d'un semblant de connaissance ? Parce que comme l'auteur dit bien à la fin de son livre : la vie n'est pas rose. le passif de chacun fait ce que nous sommes devenus, si nous arrivons jusqu'à l'âge adulte. J'ai réussi à passer outre les mots, les remarques blessantes grâce à ma mère qui même si elle travaillait énormément, a toujours su prendre du temps pour moi. Je fais exactement la même chose avec mon fils qui lui n'habite pas le même village que les autres de son école... Imaginez l'affaire que voila... Mais je suis là, je l'écoute et la directrice me connaît bien à force de la voir. Je ne lâche pas l'affaire et l'aide à avancer. Les enfants sont méchants entre eux. C'est à nous les adultes, de leur montrer les conséquences de leurs actes même s'ils sont petits.

En bref, le sujet est de nos jours, d'hier et de demain. Il peut toucher tout le monde sans distinction, sans restriction. L'auteur nous indique des pensées qui sont réalistes et cela fait peur. Des "conseils" sous-jacents sont intégrés dans le texte sans compter l'après récit. Un livre qui peut aider à ouvrir les yeux si ce n'est déjà fait et à comprendre ce qui peut bien se passer dans la tête de nos enfants. A découvrir à tout âge.

http://chroniqueslivresques.eklablog.com/poussee-a-bout-christine-bechar-a126559694
Lien : http://chroniqueslivresques...
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