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Critique de MisssLaure


Une lecture complexe qui perd le lecteur dans des pensées ininterrompues, faites d'histoires inventées, de pensées personnelles, de souvenirs, on ne sait pas trop, ni d'ailleurs qui est qui et pourquoi le narrateur, qui s'exprime toujours à la première personne "Je", évoque tel ou tel sujet.

On possède malgré tout quelques éléments. Malone est un vieil homme, alité dans sa maison ou à l'hôpital. Son univers est limité à cette chambre, aux objets qui l'entourent et à la personne qui vient l'aider, lui apporter nourriture ou changer le pot de chambre.

En revanche, on peine à faire le lien entre Sapo, Louis et le fameux MacMann, dont on se demande s'il s'agit du narrateur, de Malone, de Beckett, ou de tout le monde à la fois. Chacun se fera son idée.

Tout est vague, flottant, le flux de mots saute d'un sujet à l'autre, et les pensées déstructurées s'accompagnent d'un texte qui l'est tout autant.

Et pourtant, j'ai beaucoup apprécié cette lecture. Pourquoi exactement ? J'ai aimé ce personnage en pleine vieillesse se questionnant sur la condition humaine, sur l'approche de la mort, sur mille petites choses qui semblent sans importance, mais surtout, sur l'écriture et la vie. Voilà, ce que j'ai aimé, ce sont les questionnements qui surgissent sur l'acte d'écrire et celui de vivre (n'est-ce pas au fond la même chose ?), sur la création, sur les idées qui surgissent, la façon dont un évènement vient les perturber.

Car les faits les plus clairs et les plus marquants du texte sont ceux qui ont rapport à l'écrit. le cahier qui tombe, le stylo qui glisse, c'est factuel et intangible. Pour le reste, c'est plus flou. Les mots qui s'échappent, la tête pleine de trous qui peine à la cohérence, mais qui malgré tout et contre tout, écrit, écrit, et écrit encore, jusqu'au dernier moment, et tente ainsi de vivre.

"Vivre. J'en parle sans savoir ce que ça veut dire. Je m'y suis essayé sans savoir à quoi je m'essayais. J'ai peut-être vécu après tout, sans le savoir".

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