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Critique de lebelier


Méfions des « antimanuels » comme des « manuels », ce sont des réflexions qui se veulent « à contre-courant », l'auteur se refuserait d'imposer quoi que ce soit mais ferait de simples réflexions teintées d'humour. Or il se trouve qu'il reste un aspect « je-sais-mieux-que-tout-le-monde » parce que je suis édité, célèbre, que j'ai enseigné en banlieue etc. C'est un peu agaçant.
Au début il y a des questions intéressantes et un bon déboulonnage de statues et l'on apprécie que l'auteur casse cet académisme des lettres, de l'écriture réservée à une élite (dont il fait partie). Les notes de bas de page qui sont des dialogues d'autodérision avec son éditeur comme autant de clins d'oeil aux lecteurs un tant soit peu « lettrés », allège le propos mais, sous couvert d'humour et de détachement n'en restent pas moins pontifiantes et professorales.
Les choix de textes qui illustrent cet antimanuel sont intéressants et couvrent un large spectre de l'histoire littéraire. Les références personnelles de l'auteur mi-sérieuses et mi-provocatrices (écueil de ce genre d'ouvrage) me semblent parfois discutables surtout lorsqu'il confond littérature (roman, poésie, théâtre) et chanson : le passage citant Didier Wampas est ennuyeux et donneur de leçon au possible et ne parlons pas de la citation de Cabrel ! Peut-être est-ce fait pour agacer des lecteurs qui trouvent certaines chansons faibles (souvent) mais n'en sont pas forcément pour ça des cuistres réactionnaires, même s'ils lisent avec bonheur les auteurs de droite. J'en fais partie et en suis fier et ne serai pas pour ça aussi grossier que M. Bégaudeau. J'ai vite sauté ces pages épaisses.
On notera cependant, pour sauver l'ouvrage du marasme, un passage digne d'intérêt sur Rimbaud. Pourquoi cet abandon de la poésie tout-à-coup? Bégaudeau montre bien que la littérature est un métier comme un autre, qu'on peut abandonner, y consacrer une partie de sa vie et n'y plus revenir ou au contraire y consacrer toute sa vie.
Ce propos vise à désacraliser le fait littéraire (ce que fit Rimbaud) avant que n'enflent les prétentions.
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