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Critique de coriala


Il était d'usage en 68, lorsqu'un intervenant demandait la parole dans une AG de lui demander " D'où parles-tu camarade ?". Images d'Épinal, caricatures, clichés de certains milieux ou classes sociales que nous dit l'auteur ?
Roman Praisse est un"bobo" de gauche, médiateur culturel, il vit dans une petite ville de province à une heure de Paris. Louisa Makhloufi est une ouvrière travaillant dans les hangars d'Amazon, vivant dans la banlieue périphérique dans un petit pavillon acheté à crédit avec son homme Christiano. Rien, normalement, ne les prédestinait à se rencontrer, sauf un fait divers que seuls les romanciers savent mettre en scène.
Cette rencontre fortuite permet des confrontations ou plutôt des énoncés de point de vue, car on ne sait pas dialoguer dans certains milieux , on n'a pas appris ; des échanges où "gothique" peut être pour l'un un style architectural et pour l'autre une mode.
Bourdieu, dans ses essais, nous avait déjà bien expliqué cet état de fait et le pourquoi. Ici on est mal à l'aise, entre le rire et la désapprobation. Ce n'est qu'un roman mais il est plus profond que cela, il parle de notre société d'aujourd'hui, de notre désarroi face aux événements, de nous : attentats, chômage, immigration, suicide, élection, au "à quoi bon" où le suicide est une solution plutôt que de se battre quand on a encore quelques convictions. Où chacun doit rester à sa place de peur de dérégler la machine comme le fait Paul à la fin du livre même si la caricature est poussée à l'extrême.
Ai-je aimé ? " Oui mais, non mais", je suis plutôt comme Romain que Louisa, ceux qui auront lu le livre comprendront, mais je reste sur ma question "D'où parles-tu camarade ?"
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