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EAN : 9782072776823
304 pages
Gallimard (16/08/2018)
3.56/5   145 notes
Résumé :
Quatrième de couverture:
"À supposer qu’ils habitent la même ville, Louisa Makhloufi et Romain Praisse y resteraient-ils encore cent ans que la probabilité qu’ils se croisent, s’avisent et s’entreprennent resterait à peu près nulle. En sorte que si l’une des 87 caméras de surveillance installées en 2004 par les techniciens d’un prestataire privé de la mairie les voit se croiser, s’aviser, s’entreprendre, ce ne sera qu’à la faveur d’un dérèglement des trajecto... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (37) Voir plus Ajouter une critique
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Une guerre qui ne dit pas son nom

En novembre 2015, la France vient d'être frappée de plein fouet par des attentats terroristes dont l'ampleur et l'atrocité vont marquer les esprits pour longtemps.

« La France est en guerre » déclare le Premier ministre à la télévision. Mais pour François Bégaudeau, la guerre est ailleurs.

Entre Romain Praisse et Louisa Makhloufi, que tout oppose, une rencontre fortuite va faire basculer le destin personnel de ces deux êtres et dérouter de façon infinitésimale le déterminisme social qui les conduit et surtout rendait impossible tout rapprochement.

« Plus juste serait de dire que Romain Praisse et Louisa Makhloufi n'habitent pas la même ville », tant la probabilité d'un contact entre cet homme et cette femme est infime.

Pour résumer vulgairement : il est riche ; elle est pauvre.
Ils n'ont pas les mêmes valeurs. Rien de commun.

De son regard d'entomologiste humain, l'auteur explore, à partir de la rencontre de ces deux personnes, nos fêlures psychologiques et nos fractures sociales.

De leur « incompatibilité affective » en « clivage idéologique », François Bégaudeau dresse un portrait sans concession de la France d'aujourd'hui.

« L'homme est une créature sociale » : entre la ville et sa périphérie, une démonstration anthropologique et sociale magistrale.

Une grande et belle surprise pour moi qui n'avait pas encore eu la chance de goûter à la prose sensible et intelligente de cet auteur surtout connu pour son roman "Entre les murs".
Un grand merci donc à Babelio et aux éditions Gallimard/Verticales pour ce très beau cadeau !

Lu en août 2018.

Mon article sur Fnac.com/Le conseil des libraires :
Lien : https://www.fnac.com/Une-gue..
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Voici un auteur connu que je n'avais pas encore lu, m'étant contenté de la version cinéma de son fameux Entre les murs. Je regrette cette lacune mais il n'est jamais trop tard pour se rattraper et c'est pourquoi j'ai beaucoup apprécié de découvrir En guerre, le dernier roman de François Bégaudeau, grâce à Masse Critique de Babelio et les éditions Verticales que je remercie.
Au travers d'une série de portraits, l'auteur dresse un tableau précis, complet, sans complaisance de notre société de ce début du XXIe siècle. Je me suis bien sûr accroché aux deux principaux acteurs de En guerre : Romain Praisse et Louisa Makhloufi. le premier, aux idées progressistes et généreuses, fait partie de ceux que nous appelons les favorisés, plutôt bobos, et habite un quartier du centre-ville alors que la seconde vit dans une zone pavillonnaire une maison à peine payée et se bat pour garder son CDD chez Amazon.
Pourtant, l'attention se focalise sur un troisième personnage, Cristiano Cunhal, le concubin de Louisa. Après des années chez Ecolex, voilà que des ventes successives aboutissent à la délocalisation de l'usine et le licenciement de 283 personnes. L'actualité, hélas, depuis des années, fait état de tels massacres mais certains hommes politiques disent que ce n'est pas bien de se battre, de lutter pour refuser ce poker industriel et humain.
François Bégaudeau m'a fait souvent penser à Gérard Mordillat et en particulier à Rouge dans la brume lorsqu'il parle des luttes ouvrières et du cynisme de dirigeants interchangeables et surtout lointains. Grève, occupation, blocage de l'autoroute d'où colère des usagers… le quotidien régional parle peu du conflit. de son côté, le gouvernement socialiste ne peut pas tout faire…
D'un chapitre à l'autre, l'auteur a une façon bien à lui d'amorcer un nouvel épisode de son roman. Cela m'a désorienté au début puis je m'y suis fait et j'ai aimé ces lancements énigmatiques m'obligeant à chercher quel lien il y avait avec l'histoire. Cette technique-là, est bien maîtrisée et permet d'esquisser un tableau complet et d'élargir la focale du roman.
Ainsi, Catherine Tendron, technicienne du dialogue social tente de « convertir un départ contraint en départ voulu » avant qu'on déménage les machines sous la protection des CRS… Il y a aussi Simon Marchais, le conseiller de Pôle emploi, Manuel Bonnot et son festival Docublicain, Baptiste et Vincent qui ont créé Chez Lulu, un bar à vins et d'autres encore, des rencontres intéressantes tout au long du roman.
L'amour qu'éprouvent l'un pour l'autre deux êtres que tout oppose, est la clé de voûte du roman avec des conséquences dramatiques donnant des pages impressionnantes, confirmant tout le talent de l'auteur.
Celui-ci aborde aussi le problème des suicides dans deux grandes entreprises publiques menées à la privatisation et le traumatisme de ceux qui découvraient les corps : « Les agents d'entretien de France télécom et de la Poste se sentaient coupables. Ils n'avaient évidemment jamais échangé le moindre mot avec le mort, mais s'en voulaient d'être arrivés trop tard. 6 heures du matin est encore trop tard. Un type payé quatre fois plus qu'eux se tirait une balle parce qu'un type payé quatre fois plus que lui l'avait harcelé, mais c'était leur faute. »
Un excellent roman, cela sert aussi à rappeler des moments douloureux trop vite oubliés et j'ai vraiment apprécié la maîtrise et le style de François Bégaudeau qui ne néglige rien, même les loisirs de retraités : « les plus gros gisements de profit se nichent désormais dans le loisir des seniors. »

Lien : https://notre-jardin-des-liv..
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Sortie le 16 aout 2018.
François Bégaudeau, sur un célèbre plateau de TV, ONPC pour ne pas le citer, s'insurgeait contre l'emploi de « en guerre » pour parler des attentats. Il expliquait qu'il fallait savoir employer les bons mots et prendre le temps de déplier les situations.
Dans ce roman encore plus que dans les précédents il s'y emploie, en dressant un roman social noir de notre contemporanéité.
Une ville, son centre et sa banlieue, un conflit social.
La presse n'a pas le temps d'en parler car elle est focalisée sur les attentats…
Dans cette entreprise depuis deux ans, Catherine Tendron opère, elle est là pour dégraisser les effectifs. Elle ne fait pas face à des grévistes en colère mais à des « lanceurs d'alertes », pour cela elle a, avant toute chose, métamorphosé son bureau en espace Feng Shui et elle gère façon Yogi. Lorsqu'elle fait face à la délégation, elle leur dit qu'elle aussi elle fait partie de cette entreprise Ecolex qui produit des connecteurs automobiles etc. Mais elle doit leur expliquer que la conjoncture… D'ailleurs elle les invite à partager une tasse de thé rouge. Catherine est des leurs, elle n'impose rien elle obtient le consentement.
Dans ce chaos, se dessine le portrait de Cristiano, mari de Louisa, qui après une journée de travail fait des balades à moto en écoutant du Métal. Cristiano est « fort en gueule mais faible en mots ».
Voici ce qu'il pense de cette situation : « On ne dilapide pas en deux semaines ce qu'on a élaboré en soixante ans, dont dix-huit avec sa pomme. On ne meurt pas comme ça d'une seconde sur l'autre. Ça c'est bon pour le gibier d'eau tel qu'abattu par son grand-père. »
Alors la délocalisation en Slovaquie va le laisser « sur le carreau ». Il va rester sur son canapé pendant que Louisa, sa femme, va trimer dans les entrepôts d'Amazon. Louisa c'est une battante, elle sait ce qui fait bouillir la marmite, elle ne va pas supporter de le voir ainsi. Elle sortira de plus en plus, d'abord avec les copines, puis seule.
Dans la même ville, mais au centre, les bobos, dont Romain Fraisse, n'ont pas conscience de cette situation, à peine lisent-ils les gros titres dans le journal.
La rencontre entre Louisa et Romain était improbable, et c'est tout de même à cause de cet évènement, qu'elle se produira.
Romain, travaille au Bureau Régional des Affaires Culturelles. Avec ses amis, ceux qui lui ressemblent il est habitué aux débats d'idées sur des sujets de hauts niveaux, comme : l'épilation intégrale chez les filles ou bien peut-on s'entendre sexuellement avec un partenaire dont les convictions politiques sont opposées ? Voilà tout de même des sujets plus importants dans la vie que la situation des banlieues.
« Bien que Romain estime aussi son temps limité, qu'il ne tienne pas spécialement à le gaspiller, que contre toute attente il aime mieux se forger une opinion que gober celle des autres, qu'au risque de choquer il ne trouve pas infamant de suivre son coeur et son intuition, cette dernière salve de philosophie achève de le convaincre que Louisa et lui n'ont rien à se dire. Il n'est que temps de passer à autre chose. »
François Bégaudeau joue avec le langage qu'il met à niveau des situations sociologiques qu'il décrit, ses personnages sont érigés sur la psychologie qui les a fondés et il n'oublie pas la gestuelle qui elle aussi les situe, aussi bien qu'une boussole vous donne le Nord.
Une analyse très réaliste, même si parfois, des raccourcis sont pris.
Le déterminisme n'a pas reculé d'un pouce malgré le progrès. le 21ème siècle ne sera pas celui des bouleversements fondamentaux qui replacerait l'humain au coeur des préoccupations.
Non, l'individu, pas tous, sera écrasé par l'effet de masse. Il y aura toujours l'effet boomerang qui renverra dans sa case celui qui aurait eu l'impudence d'en sortir.
La question est posée, encore et encore, sommes-nous réellement en démocratie ?
Le « pouvoir de l'ensemble des citoyens » n'est qu'une énorme farce.
Roman sombre, sarcastique et caustique qui tend à montrer que « La chance s'attrape par les cheveux, mais elle est chauve » citation attribuée à Stendhal.
Merci Babelio et aux éditions Verticales pour cette lecture.
©Chantal Lafon-Litteratum Amor 11 août 2018.


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C'est intéressant, mais "intéressant" est un mot fourre-tout que j'essaie d'éviter. Peut-être est-ce un livre que j'aurais dû éviter.
Il est question de la rencontre improbable d'un chargé de mission culturelle d'une ville de province et d'une intérimaire chez Amazon mariée à un ouvrier licencié. Deux mondes qui se tolèrent, et qui ici s'attirent. Oui, mais jusqu'où ?
Le contexte est plus dense que l'intrigue. Bégaudeau prend plaisir à disséquer la France périphérique, entre sa classe ouvrière bradée, sa jeunesse précarisée, ses petits bobos endogames, avec en toile de fond, les attentats terroristes et l'élection présidentielle de 2017. Il n'y a franchement pas de quoi s'éclater dans cette France-là.
Ca m'a fait penser à du Houellebecq, mais avec moins de cynisme et plus d'indulgence pour le genre humain ; mais le constat sociétal est tout aussi déprimant. La justesse de ses observations est dérangeante, et j'ai eu davantage l'impression de lire une note analytique qu'un roman. le style, froid et distant, m'a perturbée.
Peut-être que dans 30 ans, je relirai ce livre avec nostalgie, attendu qu'il est un témoignage lucide de notre époque. Mais en attendant, je préfère la fiction, la vraie.
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Le dernier roman à ce jour de François Bégaudeau vient de sortir en poche chez Folio et mérite à coup sur le coup d'oeil.L'auteur d'Entre les murs imagine dans une société broyée par la violence des entreprises et l'impact du capitalisme sur nos histoires du quotidien et a fortiori nos histoires d'amour

C'est avec un ton décalé et toujours souvent ironique que François Bégaudeau sonde le le clivage de nos a représentations à travers l' histoire d'amour a priori impossible entre Louisa, fille de femme de ménage qui cumule CDD et missions d'Intérim et Romain, formation en lettres sup, trqui travaille comme chargé de mission dans une thématique culturelle au sein d'une collectivité territoriale.

Louisa va se plonger corps et âme dans cette histoire d'amour adultérine , quitte à délaisser quelque peu son compagnon, Cristiano, qui , récemment licencié suite à une délocalisation, préfère s'adonne avec ferveur aux paris en ligne.

"On ne dilapide pas en deux semaines ce qu'on a élaboré en soixante ans, dont dix-huit avec sa pomme. On ne meurt pas comme ça d'une seconde sur l'autre. Ça c'est bon pour le gibier d'eau tel qu'abattu par son grand-père. »

C'est avec un ton mordant et souvent ironique- mais qui échappe au cynisme dans lequel on l'a souvent enfermé- que François Bégaudeau observe ses protagonistes s'ébattre et s'abattre.

Au demeurant, il livre une charge subtile et tout en détachement les effets de l'ultra libéralisme- sa charge contre les conditions de travail chez Amazon est assez piquante- tout en insistant sur le déterminisme social dans lequel les deux protagonistes de cette romance surtout pas à l'eau de rose évoluent.

Intelligent et parfaitement maitrisé !
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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critiques presse (5)
LeFigaro
05 octobre 2018
En cette rentrée littéraire, plusieurs romanciers, dont François Bégaudeau, pointent du doigt les dérives d'une société qui, au nom de notre bien-être, tend à nous imposer des normes et à réduire notre liberté.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Bibliobs
20 septembre 2018
L'auteur de "la Blessure la vraie" raconte une espèce d'histoire d'amour entre un intello de centre-ville et une ouvrière de périphérie. Brillant.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Culturebox
05 septembre 2018
François Bégaudeau, 47 ans, a écrit un des romans les plus décapants de la rentrée. "En guerre" (Verticales) raconte la relation impossible entre une ouvrière et un jeune haut-fonctionnaire. Bégaudeau ne goûte pas les romans à l'eau de rose et laisse à d'autres les histoires de prince et de bergère qui finissent avec beaucoup d'enfants.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Liberation
03 septembre 2018
Dans les rouages de cette implacable réalité sociale, la fracture de classes prévaut sur la séquence terroriste qui défile en fond, de Charlie au premier tour de la présidentielle. Et il n’y a pas d’issue, pas même dans l’effervescente Nuit Debout à laquelle l’auteur s’est rendu souvent.
Lire la critique sur le site : Liberation
Lexpress
22 août 2018
Bégaudeau s'essaie au romanesque social et s'enferre dans un discours où la chair et l'émotion seraient bienvenues. Mais l'intello qu'il est ne doit sans doute pas condescendre à descendre si bas.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (78) Voir plus Ajouter une citation
Elle ne racontera pas que les objectifs de productivité de chacun doivent croître en permanence. Ni qu’une panne à l’origine d’un retard doit être justifiée par la note du garagiste sous peine de retrait sur la paie. Ni que les managers nommés associates encouragent les employés à signaler des collaborateurs qui traîneraient les pieds, discuteraient entre eux, auraient un comportement suspect, ou voleraient, si tant est que les travailleurs aussi robotisés par le rythme qu’écœurés par les montagnes de marchandises aient jamais l’idée de voler. Ni qu’en scannant le pickeur se scanne, trace ses déplacements, assure sa propre surveillance. Ni qu’à Pâques les cadres ont organisé une chasse aux œufs, avec à la clé une cocotte en chocolat pour chacun. Ni que, pour une raison peu obscure, les recruteurs prisent particulièrement les anciens militaires.
Tout ça restera entre nous.

Pages 147-148, Verticales, 2018.
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L’entrepôt d’Amazon est si vaste, la pause médiane si courte, l’interdiction de se parler si respectée, la proportion d’intérimaires si grande, le turnover des effectifs si incessant que deux employés ne se voient jamais assez souvent ou assez longtemps pour simplement se reconnaître quand ils se croisent. Sur la base de quoi on doute que les animations du genre karaoké sur le parking remplissent l’objectif managérial de créer du lien, ou que les conversations pendant le café-croissant offert le vendredi en bout de nuit puissent ne pas piquer du nez. La viennoiserie industrielle à peine engloutie, chacun se traîne vers le parking en rêvant d’un lit.

Page 84, Verticales, 2018.
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La première faiblesse dans la main, Luciano Cunhal la ressent en novembre 2015. Et bien sûr il passe outre. Une douleur de plus ou de moins. En 50 ans de plomberie, il ne se souvient pas d’un jour où il n’ait pas eu mal quelque part. Après tout si le travail ne faisait pas de mal il ne serait pas rémunéré.
On ne s’arrête pas pour une main légèrement ramollie. On ne s’arrête jamais. On n’est pas un fonctionnaire, sauf le respect. On est artisan. Indépendant et fier de l’être. On y a tenu, on s’est battu. Et une fois à son compte, une interruption d’un jour grève les comptes. Jamais faiblir, jamais faillir. C’est le revers de l’indépendance, la part maudite de l’adrénaline commerçante : si chaque seconde travaillée est un gain, chaque seconde non travaillée est une perte.

Pages 160-161, Verticales, 2018.
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Aussi expert en condition salariale qu’en gastronomie moldave, Alban doit se faire expliquer le principe de la préquantification du temps de travail. Asuman explique, Arka traduit. Avant chaque tournée, le chef d’équipe fixe le nombre d’heures qu’il faudra pour distribuer le paquet du jour. Ce nombre étant systématiquement minoré, le salarié opérerait-il en Porsche, Asuman a calculé, stylo en main et rage au ventre, qu’il accomplit une centaine d’heures impayées par mois. Soit 25% de l’ensemble de son temps effectif de tournée dans l’univers paradisiaque de la Seine-Saint-Denis. Tout en s’excusant de se plaindre, il trouve qu’il y a des limites. Il n’a rien contre la France, il remercie chaque jour les dieux de lui avoir fait une place dans un pays en paix, mais ce statut est, comment dire, il ne trouve pas le mot.
Injuste, propose Arka.
Oui mais plus.
Dégueulasse ?
Oui déguelasse très bien.

Pages 225-226, Verticales, 2018.
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Sa seule limite, c’est les ménages. Les usagers croient que les bus redeviennent propres rien qu’en passant au dépôt, mais en fait il y a des gens qui les nettoient, parmi lesquels sa mère, qu’elle a toujours vue se tenir les reins. Si elle la dessinait, elle la planterait au pied d’une tour, un revers de main collé au bas du dos. Et pas question d’enfiler une ceinture chauffante comme la plupart de ces collègues. Sans ses maux, sa mère aurait perdu ses repères. Partant du principe que la vie fait mal, une pleine santé l’aurait contrariée. Elle se serait demandé : qu’est-ce-qui ne va pas pour que ça aille si bien ? Louisa ne sera pas sa mère. Les ménages c’est la ligne jaune, là-dessus elle sera inflexible.

Pages 51-52, Verticales, 2018.
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Vidéo de François Bégaudeau
C'est par la poésie que Gaëlle Josse est entrée en littérature. Elle a publié plusieurs recueils, jusqu'à ce jour où elle découvre un tableau d'un peintre flamand qui la happe littéralement. Sur cette toile, une femme, de dos, dont il devient urgent pour Gaëlle Josse de raconter l'histoire. Son premier personnage est là et le roman naît. Les Heures silencieuses paraît en 2011. En treize ans, treize autres livres suivront : des romans, des essais, un recueil de microfictions. Tous nous embarquent dans des univers différents, font exister des personnages -réels ou fictionnels-, disent la force de l'art -pictural, photographique ou musical-, et mettent des mots sur nos émotions avec une grande justesse.
Au cours de ce deuxième épisode de notre podcast avec Gaëlle Josse, nous continuons d'explorer son atelier d'écrivain : ses obsessions, son processus d'écriture, la façon dont le désir d'écrire naît et grandit. un conversation émaillée de conseils de lecture et d'extraits.
Voici la liste des livres évoqués dans cet épisode :
- Et recoudre le soleil, de Gaëlle Josse (éd. Noir sur blanc) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/20108563-et-recoudre-le-soleil-gaelle-josse-les-editions-noir-sur-blanc ;
- À quoi songent-ils, ceux que le sommeil fuit ?, de Gaëlle Josse (éd. Noir sur blanc) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/23044434-a-quoi-songent-ils-ceux-que-le-sommeil-fuit--gaelle-josse-les-editions-noir-sur-blanc ;
- La Nuit des pères, de Gaëlle Josse (éd. Noir sur blanc/J'ai lu) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/22564206-la-nuit-des-peres-gaelle-josse-j-ai-lu ;
- Ce matin-là, de Gaëlle Josse (éd. Noir sur blanc/J'ai lu) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/20840891-ce-matin-la-gaelle-josse-j-ai-lu ;
- L'Amour, de François Bégaudeau (éd. Verticales) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/22446116-l-amour-francois-begaudeau-verticales ;
- La Sentence, de Louise Erdrich (éd. Albin Michel) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/22512129-la-sentence-louise-erdrich-albin-michel.
Invitée : Gaëlle Josse
Conseils de lectures de : Anthony Cerveaux, bibliothécaire à la médiathèque des Capucins, à Brest, et Rozenn le Tonquer, libraire à la librairie Dialogues, à Brest
Enregistrement, interview et montage : Laurence Bellon
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Les Éclaireurs de Dialogues, c'est le podcast de la librairie Dialogues, à Brest. Chaque mois, nous vous proposons deux nouveaux épisodes : une plongée dans le parcours d'un auteur ou d'une autrice au fil d'un entretien, de lectures et de plusieurs conseils de livres, et la présentation des derniers coups de coeur de nos libraires, dans tous les rayons : romans, polar, science-fiction, fantasy, BD, livres pour enfants et adolescents, essais de sciences humaines, récits de voyage…
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