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Critique de PetiteBichette


Rrrrroooonnn piiiicchhhh, rrrooooonn piiiiich …
Bicheeeette, il faut te réveiller, il est l'heure de publier ton billet sur babelio !!!
Heeeiiin ??? déjà !!! mais il est quelle heure ? Haaan, j'ai dormi tout ce temps-là ??
Qu'est-ce qui m'est arrivé ??? Ah mais oui, j'étais en train de lire L'amour de Bégaudeau !
L'amour n'a pas mis tout le monde d'accord sur Babelio, certains sont fans, d'autres crient à l'imposture…
Ma curiosité a été piquée, et j'ai ouvert ce petit livre de seulement 90 pages, lu en moins de deux heures (et encore je ne suis pas rapide, et puis vous l'avez compris je me suis endormie en plein milieu). J'en ressors avec une impression en plein milieu elle aussi, mi-figue mi-raisin à l'image de la note (on ne pourra pas m'accuser de ne pas être raccord).
Le début m'a fait ricaner, et je me suis dit que j'étais partie pour être dans l'équipe qui crie « c'est nul », « c'est n'importe quoi » ou « non mais, franchement quel intérêt ? ».
Dans les premières pages, le livre s'avère plus efficace que n'importe quel somnifère, en plus, même s'il n'est pas remboursé par la sécu, il a l'avantage indéniable d'être 100% naturel et sans effet indésirable (à part l'éventuel agacement que pourraient susciter vos ronflements sur votre voisin, mais bon, l'avantage, c'est que normalement, ils n'empêchent pas le ronfleur lui-même de dormir -sinon je vous conseille de consulter très rapidement).
Oui, oui je digresse, mais en même temps, comme je n'ai pas grand-chose à vous dire sur ce livre, je meuble comme je peux… Qu'est-ce que je vais bien pouvoir vous raconter ? L'amour, c'est l'histoire de Jacques et Jeanne Moreau (oui vous connaissez forcément quelqu'un qui s'appelle Moreau, c'est fait exprès). Jacques et Jeanne (oui aussi vous en connaissez un, même un de chaque pour ma part, et puis de toute façon qui ne connait pas Jeanne Moreau) ce sont M. et Mme Toutlemonde, un peu gris, un peu transparents, un peu vides, un peu beaufs, un peu ploucs, un peu de bedaine, pas méchants, mais pas toujours très malins non plus, … Jacques et Jeanne font leur petit bonhomme de chemin dans la vie, sans faire de vagues, sans éclat, un fils unique, un cocker qui s'appelle Boule (par erreur parce que Jacques avait pas pigé que dans la BD c'est le petit garçon qui s'appelle Boule hu hu), un camping car… autrement appelée La France d'en bas.
Après mon petit somme, au fil des pages, j'ai commencé à bien connaître Jacques et Jeanne, qui en vieillissant m'ont un peu moins énervée. Avec le choix de ces prénoms intemporels, l'auteur, malin, nous permet d'y projeter nos parents, grands-parents, oncle, tante et toutes les personnes d'un certain âge de notre connaissance, voire nous-mêmes dans certaines situations (oui, j'avoue). D'ailleurs que celui qui ne s'y est pas reconnu ou au moins quelqu'un de son entourage me jette la première pierre …
Grâce à son oeil acéré sur notre quotidien, François Bégaudeau sait mettre le doigt sur la réplique qui douche l'interlocuteur dont les couples ont le secret dans leurs petites bagarres du quotidien et les joutes verbales entre Jacques et Jeanne m'ont régalée. Alors, petit à petit, je me suis laissée prendre dans les mailles du filet, et, sur les toutes dernières pages, je me suis surprise à n'être plus très loin de verser ma petite larme.
Si je regrette le style très parlé employé par l'auteur au début de ma lecture qui m'a prodigieusement agacé avec des tournures du style « sa mère l'attend à manger » (p.29), je lui concède un grand talent d'observateur de notre quotidien le plus banal et inintéressant, des petits riens qui font la vie.
« le lendemain au déjeuner elle servira un clafoutis dans les assiettes à dessert. Ce sera comme ça et pas autrement. Pour la faire changer d'avis il faut se lever de bonne heure. Ce n'est qu'après deux ans de déni qu'elle se résout à prendre un rendez-vous chez l'ophtalmo, et après deux autres à égarer ses lunettes partout qu'elle consent à se les accrocher au cou. Tout ça parce que madame trouve que les lunettes à chaîne, ça fait vieille. Alors que ça fait juste son âge.
-T'es vraiment qu'un gros con.
-Il est grand temps que tu t'en rendes compte. » (p.64)

Heureusement que l'humour grinçant et désabusé du couple m'a permis de maintenir les paupières ouvertes. Cependant, il est évident que cet ouvrage ne me laissera pas vraiment de souvenir marquant d'ici 3 semaines et que dans un an, je ne me rappellerai probablement plus l'avoir lu (heureusement que Babelio sera là pour le rappeler à mon souvenir). Un bilan extrêmement mitigé d'autant que les dernières pages montrent de façon flagrante que l'auteur sait provoquer l'émotion et nous faire entrer en empathie avec ses personnages.
C'est pas tout ça, je suis crevée après avoir écrit ce billet, mais ne me réveillez pas cette fois …
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