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Critique de Lenora


" Je pense à toi tout le temps. Je pense à toi le matin, en marchant dans le froid. Je fais exprès de marcher lentement pour pouvoir penser à toi plus longtemps. Je pense à toi le soir, quand tu me manques au milieu des fêtes, où je me saoule pour penser à autre chose qu'à toi, avec l'effet contraire. Je pense à toi quand je te vois et aussi quand je ne te vois pas. J'aimerais tant faire autre chose que penser à toi mais je n'y arrive pas. Si tu connais un truc pour t'oublier, fais le moi savoir. Je viens de passer le pire week end de ma vie. Jamais personne ne m'a manqué comme ça. Sans toi, ma vie est une salle d'attente. Qu'y a-t-il de plus affreux qu'une salle d'attente d'hôpital, avec son éclairage au néon et le linoléum par terre? Est-ce humain de me faire ça? En plus, dans ma salle d'attente, je suis seul, il n'y a pas d'autres blessés graves avec du sang qui coule pour me rassurer, ni de magasines sur une table basse pour me distraire, ni de distributeurs de tickets numérotés pour espérer que mon attente prendra fin. J'ai très mal au ventre et personne ne me soigne. Etre amoureux c'est cela: un mal de ventre dont le seul remède, c'est toi. J'ignorais que ton prénom prendrait tant de place dans ma vie. "

Voilà le passage du roman qui m'a poussé à le lire. Les phrases étaient belles, bien tournées et les métaphores bien trouvées. le résumé avait l'air encourageant : l'auteur part d'une certaine noirceur de déception, de regret et de culpabilité mais avec une touche d'espoir. On s'attend donc à une nouvelle belle histoire qui surpassera la précédente.
Mais j'ai vite désenchanté.
Le roman porte son sujet sur l'amour. Autant j'ai toujours su et connu les mauvais côtés de ce sentiment, autant je ne bannirai jamais avec autant de ferveur les bons côtés qu'il possède. Je ne chercherai jamais à le dénigrer par des statistiques et des impressions aussi fatalistes. L'amour, ce n'est pas tout rose, certes, mais il n'en est pas moins tout noir.
Au fil de la lecture j'ai été prise par l'arrogance de l'auteur à vouloir faire la leçon en prétextant que ceux qui étaient contre son idée étaient dans l'erreur ou se pavaner dans l'illusion. Je n'ai rien contre les auteurs aussi sûr de soi, bien au contraire, mais quand ils ont des bons arguments en leur faveur ou une certaines connaissance dans le domaine. Frédéric Beigbeder n'est qu'un jeune homme qui manque d'expérience et qui crie haut et fort une philosophie qui ne peut pas être aussi prévisible.
Après oui, ceci est un roman. Mais ça n'empêche pas de romancer dans une nuance plus lumineuse et moins catégorique.
L'esprit du livre a fini par me désespérer, et sans y avoir une utilité. Surtout si tout au long des pages il dit une maxime pour finalement la contredire les deux dernières pages. Hormis pour cracher sur l'amour lorsqu'on n'a pas la chance de le rencontrer, je ne vois aucun intérêt à lire "L'amour dure trois ans".

Pour les structures, la forme et la richesse des mots, je suis mitigée.
De nombreuses bonnes tournures de phrases, mais mélanger à une familiarité et vulgarité qui n'entre pas souvent dans la situation et l'ambiance du texte. le vocabulaire ne se répète pas, alors lire le récit n'est pas désagréable de ce côté. D'ailleurs, la lecture en elle-même n'est pas compliquée.

Un livre simple, mais sans plus. Et personnellement, cela faisait longtemps que je n'avais pas lu un roman aussi décevant après une aussi grande attenante...
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