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Critique de Dombrow01


Le fruit le plus rare ou la vie d'Edmond Albius est un hommage à celui qui a découvert la manière de féconder les fleurs de vanille pour produire les fameuses gousses qui nous régalent. Edmond Albius est à la fois chanceux et malheureux. Enfant d'esclaves, il est recueilli par un planteur veuf et sans enfant, qui va lui faire partager sa maison et lui livrer ses secrets, mais plus tard ses origines et sa couleur de peau lui interdiront la reconnaissance à laquelle il a droit.

Pour moi le récit se décompose clairement en deux parties : avant et après la découverte. La première est adorable : Ferreol le bourru passionné de botanique, enseigne sa connaissance des plantes à ce gamin qui finit par connaitre les noms latins de tout ce qui pousse à la Réunion alors qu'il est analphabète. L'auteure nous raconte également les histoires que l'on lit au petit garçon et qui le font rêver. le récit de la création du monde par exemple, est un petit bijou de poésie.
Avec quelques exagérations, exemple lors du retour de Cortès en Espagne : "Un courant entier de quiétude innommable, de bonté enragée, de tendresse excessive emporte Séville partout où passent la vanille et son odeur musquée." Séville, présentée comme une ville sale et qui pue, embaume tout d'un coup lorsque Cortès rapporte une caisse de gousses de vanille. C'est trop gros pour y croire, mais c'est beau à rêver, alors pourquoi pas ?

Edmond découvre la méthode que tout le monde cherchait au tiers du livre environ et la suite du récit est beaucoup plus sombre. Les planteurs de l'île vont s'enrichir rapidement, mais Edmond lui, va aller de déboire en déboire. A noter que Ferreol son ancien maitre le soutiendra jusqu'au bout, tandis que les autres planteurs qu'il a enrichis l'ignoreront superbement lorsqu'il sera dans la misère. le style de cette partie du récit est différent, et je n'ai pas accroché du tout.

D'un point de vue botanique, l'auteur nous apprend que la vanille vient du Mexique où les Aztèques en parfumaient leur chocolat. Ensuite ce n'est pas clair : l'auteure dit "C'est une abeille qui féconde la vanille. Sans elle, point de fruit". Pourtant Edmond va réussir sans l'intervention d'insectes. Et elle ajoute que les Aztèques ont emporté leur secret dans la tombe. Mais Cortès avec sa toute petite troupe n'a pas massacré tous les Aztèques ! Et les fameuses abeilles n'ont pas disparu du jour au lendemain, pourquoi ne pas en importer à la Réunion au lieu de faire le travail à la main ???

J'ai adoré la première partie du récit, je n'ai pas aimé la deuxième, mais je reconnais l'intérêt de ce livre qui est de rendre justice à Edmond Albius, tombé dans l'oubli et victime de l'ingratitude de ceux qu'il a contribué à enrichir.
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