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Critique de visages


Née en 62 j'ai en mémoire la guerre d'Algérie qui fait partie de notre histoire proche et qui reste bien présente à travers ce qui se joue encore de ce conflit aux multiples impacts. En ouvrant ce roman je m'aperçois en revanche, que je ne connais rien de la colonisation de l' Algérie par la France de 1830 à 1847. J'y entre dans la boue,le sang et la barbarie.
Deux récits s'entrecroisent. Celui des colons par la voix d'une femme qui va très vite dégringoler du rêve de la terre promise,celle offerte par l'Etat français. Après un pénible voyage, ce qui l' attend, elle et sa famille, n'est pas la petite maison dans la prairie mais un camp de migrants ,le froid ,la faim, la peur, la maladie, la mort.
Celui des soldats,dopés à la gnôle et aveuglés par leur fascination pour leur capitaine,un homme violent sans aucun état d'âme. Ensemble ils détruisent tout sur leur passage et sèment la terreur et la mort. Ils decapitent,violent,brûlent.
Deux rengaines, ou deux credos?! "Sainte mère, Sainte mère de Dieu!" Et " on n'est pas des anges". Ce à quoi j'aurais envie de crier,si j' y croyais " Mon dieu,pourquoi les as tu abandonnés?"
Face aux soldats,les colons inspirent la compassion. Ils sont les proies d'un système politique qui les manipule. Les soldats sont des prédateurs qui ont besoin dd sang sur les mains et dans la gorge. Ils se revitalisent par une propagande dévastatrice et immonde qui les persuade qu'ils sont là " pour pacifier [votre] foutu pays,pour le nettoyer de sa vermine,nom d'un bordel!"
Mais s'ils sont finalement victimes les uns et les autres d'une politique qui les dépasse, cela ne peut excuser les responsabilités individuelles, les actes de barbarie commis dans un plaisir bestial.
Mathieu Belezi ne nous épargne rien de l'horreur des carnages et si vous pensiez que la musique adoucit les moeurs, méditez ce refrain :
Courons au carnage
Vive le pillage
Mitraillons
Brûlons, saccageons !
Et cueillions des galons:
Nous colonisons"
Son écriture est particulière avec des phrases qui ne finissent pas mais laissent des blancs...des vides puis,à la ligne pour poursuivre...
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