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Citations sur Défense et illustration de la langue française (11)

Il me semble (lecteur ami des Muses françaises) qu’après ceux que j’ai nommés, tu ne dois avoir honte d’écrire en ta langue ; mais encore dois-tu, si tu es ami de la France, voire de toi-même, t’y donner du tout, avec cette généreuse opinion, qu’il vaut mieux être un Achille entre les siens, qu’un Diomède, voire bien souvent un Thersite, entre les autres.
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O combien je désire voir sécher ces Printemps, châtier ces Petites jeunesses, rabattre ces Coups d’essai, tarir ces Fontaines, bref, abolir tous ces beaux titres assez suffisants pour dégoûter tout lecteur savant d’en lire davantage. […] Je supplie à Phoebus Apollon que la, France, après avoir été si longtemps stérile, grosse de lui, enfante bientôt un poète dont le luth bien résonnant fasse taire ces enrouées cornemuses, non autrement que les grenouilles quand on jette une pierre en leur marais.
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Pour conclure ce propos, sache, lecteur, que celui sera véritablement le poète que je cherche en notre langue, qui me fera indigner, apaiser, éjouir, douloir, aimer, haïr, admirer, étonner : bref, qui tiendra la bride de mes affections, me tournant çà et là, à son plaisir.
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[...] notre langue n’a point eu à sa naissance les dieux et les astres si ennemis, qu’elle ne puisse un jour parvenir au point d’excellence et de perfection aussi bien que les autres […].
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Ne craignez plus ces oies criardes, ce fier Manlie, et ce traître Camille, qui, sous ombre de bonne foi, vous surprennent tous nus comptant la rançon du Capitole. Donnez en cette Grèce menteresse, et y semez encore un coup la fameuse nation des Gallogrecs. Pillez-moi, sans conscience, les sacrés trésors de ce temple Delphique, ainsi que vous avez fait autrefois : et ne craignez plus ce muet Apollon, ses faux oracles, ni ses flèches rebouchées. Vous souvienne de votre ancienne Marseille, seconde Athènes, et de votre Hercule gallique, tirant les peuples après lui par leurs oreilles, avec une chaîne attachée à sa langue.
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[...] les faits des autres nations, singulièrement des Gaulois, avant qu’ils tombassent en la puissance des Français, et les faits des Français mêmes depuis qu’ils ont donné leur nom aux Gaules, ont été si mal recueillis, que nous en avons quasi perdu non seulement la gloire, mais la mémoire.
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Bien te veux-je avertir de chercher la solitude et le silence ami des Muses, qui aussi (afin que ne laisses passer cette fureur divine qui quelquefois agite et échauffe les esprits poétiques, et sans laquelle ne faut point que nul espère faire chose qui dure) n’ouvrent jamais la porte de leur sacré cabinet, sinon à ceux qui heurtent rudement. […]
Encore te veux-je avertir de hanter quelquefois, non seulement les savants, mais aussi toutes sortes d’ouvriers et gens mécaniques comme mariniers, fondeurs, peintres, engraveurs et autres, savoir leurs inventions, les noms des matières, des outils, et les termes usités en leurs arts et métiers, pour tirer de là ces belles comparaisons et vives descriptions de toutes choses.
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Barbares anciennement étaient nommés ceux qui ineptement parlaient grec. Car comme les étrangers venant à Athènes s’efforçaient de parler grec, ils tombaient souvent en cette voix absurde Barbaras. Depuis, les Grecs transportèrent ce nom aux moeurs brutaux et cruels, appelant toutes nations, hors la Grèce, barbares.
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Quand Cicéron et Virgile se mirent à écrire en latin, l’éloquence et la poésie étaient encore en enfance entre les Romains, et au plus haut de leur excellence entre les Grecs. Si donc ceux que j’ai nommés, dédaignant leur langue, eussent écrit en grec, est-il croyable qu’ils eussent égalé Homère et Démosthène?
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Chaque langue a je ne sais quoi propre seulement à elle, dont si vous efforcez exprimer le naïf dans une autre langue, observant la loi de traduire, qui est n’espacer point hors des limites de l’auteur, votre diction sera contrainte, froide et de mauvaise grâce. […] Il vous semblera passer de l’ardente montagne d’Aethne sur le froid sommet du Caucase.
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