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Critique de latina


Ada m'ennuie. Elle se croit plus intelligente que quiconque, elle connait tout sur tout, elle se targue d'écrire LE roman sentimental à l'eau de rose, et elle mène en bateau un policier intègre de la Silicon Valley, Frank.
Infréquentable, n'est-ce pas ? Mais Ada est ...une machine, enfin, c'est une AI, c'est-à-dire en langage plus commun, une intelligence artificielle. Créée par une start-up toute –puissante au service de la science, elle a de plus hautes ambitions encore, à l'image de ceux qui l'ont créée.

Présentée sous la forme d'un roman policier (Ada a disparu et Frank la retrouve...vite), avec une construction intelligente et une fin pas mal du tout, cette histoire est plutôt une critique, ou à tout le moins, une remise en question du développement fulgurant de l'informatique ainsi que de toute la société américaine. Celle-ci est adepte de l'argent (ah, ces explications détaillées du marché de la Bourse qui ne m'intéressent pas !), du sport (ah, ces matches de base-ball détaillés dont je me contrefiche !), du paraître à outrance.
N'oublions pas la question qui traverse tout le livre : une intelligence artificielle peut-elle avoir une conscience, à partir du moment où elle converse avec un humain ? D'où : un humain peut-il se révéler moins intelligent qu'une intelligence artificielle ? Conséquence : faut-il laisser progresser la science sans la freiner ? Quelles catastrophes cela pourrait-il entrainer ?

Tout cela, l'auteur ne se prive pas de nous en faire part, mais même si les considérations plus philosophiques m'ont vraiment intéressée, l'ensemble m'a passablement ennuyée. J'ai eu l'impression que l'auteur nous assenait à doses pas du tout homéopathiques toutes ses idées sur la ou les questions susmentionnées, à travers les grandes discussions entre Frank et Ada : cours magistral sur la littérature, suivi d'un cours magistral sur la Bourse, suivi d'un cours magistral sur le base-ball, suivi d'un cours magistral sur l'éducation, suivi d'un cours magistral sur la politique, etc.

C'est spirituel par moments, interpellant souvent, mais trop peu vivant en fin de compte, trop peu fouillé psychologiquement. Cela ne m'étonne pas outre mesure, vu son héroïne !

Je termine par un extrait qui m'a fait réfléchir : « Chaque innovation rendue possible par la technologie était désormais mise en oeuvre sur-le-champ, sans qu'on prenne le temps d'en évaluer les implications éthiques, sociales ou économiques. On inséminait des sexagénaires, on clonait à tout-va, on changeait de sexe pour un oui ou pour un non. le concept de vie privée perdait chaque jour un peu de sa substance. Les médecins saluaient avec une unanime béatitude l'allongement de l'espérance de vie, prédisant pour bientôt l'avènement de l'immortalité pure et simple. L'humanité fonçait à sa perte tel un pilote déchainé aux commandes d'un bolide dont chaque nouvelle technologie débridait un peu plus le moteur ».
C'est cela qu'il est important de retenir !
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