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Critique de Stelphique


Ce que j'ai ressenti:

Je tenais à faire une chronique à chaud pour ce livre. Comme si je ne pouvais pas attendre cinq minutes. Ce n'est pas que j'avais rien à faire, c'est parce que je suis Marseille. Cette ville, elle est puissante, elle te reste dans l'ADN, elle est le sang, l'amour, la vie, l'énergie. Alors, ce roman de Hadrien Bels, je le voulais. Je savais qu'il était Marseille. Je présageais que nos souvenirs seraient intrinsèques, authentiques et étrangement similaires. Alors, puisque nous sommes tant Marseille, j'ai lu d'une traite, cet ouvrage qui jette sur ces pages toute la force et le réalisme social de cette ville, semblable à nulle autre pareille…

Bienvenue à Marseille! Faisons ensemble un petit tour, d'abord direction le Panier. (Oui, après on ira voir la mer, ça va, le sang, oh reste tranquille un peu!). le Panier, c'était un quartier populaire, multiculturel, vivant. C'était le Marseille melting-pot, bruyant et sauvage, beau et pauvre aussi, mais véritable. Mais avec les Venants, là -gestuelle agacée des mains- ils ont tout changé. Ils ont arraché le coeur, une partie de son essence, la couleur qui les dérangeait. En toute impunité. Sur l'autel de leurs fausses valeurs, la gentrification a transformé un quartier. Et c'est tout le problème que soulève cet auteur. Parce qu'il aime ces rues, ces habitants, ces imperfections, ces rythmes, ces expressions…Avec les deux temporalités, on ressent toute sa tristesse de constater une telle mutation. Ses souvenirs sont invoqués mais ils ne seront plus visibles tellement le quartier a changé de forme, de mentalité, de visage…

J'ai toujours détesté la nostalgie. Je trouve que c'est un sentiment qui retient, qui empêche. Mais dans ces pages, c'est important. Parce que le Panier des années 90 qu'il raconte, le Marseille que j'ai arpenté aussi sur la même période, notre jeunesse, est définitivement envolée. Ça fait mal, j'étais prise dans une sorte de mélancolie et de colère, je suis marquée aussi au fer rouge, mais je n'en avais pas pris conscience avant cette lecture, tellement mon amour pour cette ville, est grand et idéaliste…Je ne serai jamais celle, qui dira « C'était mieux avant », mais je comprends parfaitement et j'acquiesce à la démarche de cet auteur, qui se pose justement, la question. Dans ses yeux, il n'y a pas que cette main levée contre le mauvais oeil, mais sans doute, plus d'intelligence et de perspicacité qu'il n'y parait au premier abord. Il s'exprime avec les mots et la verve qui caractérise Marseille, mais au fond, on sent bien, que c'est une déclaration d'amour sincère et pudique, pour la plus belle ville du monde.

Bon, alors t'attends quoi pour aller à la mer? Tu crois que j'ai que ça à faire, sans dec'?! J'ai pas le temps moi, je suis Marseille, je te rappelle…Bon, si tu viens pas, j'irai boire un thé avec Fred et Stress, pour parler de poésie et de souvenirs égarés, me mobiliser pour les jeunes, leur remettre ce livre entre les mains, faire quelque chose aussi, pour Marseille…Et dans mes yeux, deux étoiles, et, seule, je ris et je danse dans ces rues…


Lien : https://fairystelphique.word..
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