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Critique de EnibasEmolas


Simon fait sa rentrée de septembre 1962 à Champigny, il vit avec sa petite soeur chez ses grands-parents maternels, Hanna et Salomon, à Champigny, en attendant le déménagement de ses parents depuis Paris prévu en janvier 1963. le reste des enfants d'Hanna et Salomon suivra le mouvement, près de cent cinquante personnes entre oncles, tantes, cousins, enfants... la famille qui se reconstitue après l'exil forcé.
Simon et sa famille sont arrivés d'Algérie en 1956, et se sont installés à Paris, il arrive alors à Champigny, chez les communistes, comme tonton Simon, après des années de liberté totale à Paris et une vie bouillonnante.
On fait connaissance avec cette famille attachante de juifs qui ont pris très tôt la mesure de ce qui se préparait en Algérie, et ont fait le choix de partir. J'ai eu un gros coup de coeur pour Hanna, la grand-mère qui pleure parce que dans la télévision il pleut mais que dehors non, et que pour elle, ce truc rectangulaire c'est comme une fenêtre de plus, mais pas en adéquation avec la vraie vie, alors Simon, patient avec sa grand-mère, lui explique...

On fait connaissance aussi avec les professeurs de Simon, prosélytes politiquement comme on ne peut les imaginer aujourd'hui ! Ses camarades de classe, comme Bernard, irrespectueux et crâneur, lui aussi arrivé d'Algérie, poussé en 1962 par le choix douloureux de « la valise ou le cercueil », issu de la bourgeoisie d'Algérie, il se rend compte qu'il ne sera jamais de celle de la France. di Constanzo, pied-noir qui vit avec sa mère... et puis d'autres, d'un peu partout.
On suit Simon dans sa « banlieue rouge », les bords de Marne, la place de l'Église où il aime regarder les passants depuis son banc, et le cinéma. Et on plonge avec Simon dans son quotidien avec les commerçants campinois, le dentiste qui s'appelle Trotzky (!!!), les boulangers, on apprend alors que mettre la baguette dans un sac plastique c'est vraiment mal vu, le vendeur de chaussures antipathique, le charcutier espagnol vendeur de cochon, que mange Simon, et oui comme toute sa famille !
Et au milieu de cette nouvelle vie, les souvenirs de Tlemcen, toujours, la nostalgie de leur vie là-bas, avant la France, le goût de là-bas, comme l'orange-lime de Tlemcen que réclame Simon à son père.

Dans ce premier volume de la saga d'une famille juive algérienne en France depuis 1956, j'ai aimé l'atmosphère de ces années merveilleusement rendue. On est avec Simon sur ce banc, on est avec lui dans le salon ou à table avec ses parents !
On se sent proche de Simon-Gil Ben Aych, bah oui, c'est lui Simon, cette saga est autobiographique... les souvenirs de Simon sont les siens, incroyablement bien rangés dans sa mémoire, et rendus par écrit de façon passionnante, alors que c'est l'oralité qui prime dans sa culture. C'est aussi un livre touchant qui montre l'attachement familial.
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