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Critique de Chouchane


En refermant « vers un nouveau mode de ville » je me suis dit que non seulement c'était possible mais que c'était en marche.
Face aux crises, pollutions, bruits, chômage, manque d'air, d'argent... les citoyens, habitants des villes, ne sont pas restés cloitré chez eux à se lamenter. Ils ont commencé (sans le savoir ) à réinventer la ville, suivis dans ce mouvement par des architectes concernés, urbanistes inventifs, et autres jardiniers créatifs sans oublier les artistes auxquels un chapitre entier est consacré tant la culture est un moteur dans l'évolution urbaine (dixit le dynamisme induit par les labels « Capitale de la Culture).
Chapitre après chapitre, Vidal Benchimol et Stéphanie Lemoine nous donnent à voir les signes précurseurs de ces transformations, les expériences réussies, l'évolution du cadre légal. Ce qui est à l'oeuvre semble sonner la fin des villes qui « habitées paraissent vides » parce que tout est fait pour isoler de l'autre, l'individualisme a fait des dégâts jusque dans la façon de construire nos villes. Ceci dit, tout à une histoire et les villes « vides » sont le produit d'une évolution. A la fin du XIX° les cités sont polluées par les industries, les habitats insalubres, les pauvres y vivent très mal, ils y meurent vite. L'urbanisme va tendre durant tout le XX° à zoner les villes -comme le fit Le Corbusier- pour les rendre fonctionnelle et saine. L'industrie d'un côté, les logements de l'autre, les centres commerciaux ailleurs, la culture ici et l'enseignement là-bas et plus loin la nature ; le tout séparé par des kilomètres que la voiture permettait de franchir rapidement. Seulement voilà, petit à petit la voiture a tout étouffé rendant notre environnement bruyant, pollué, et à cause des routes, infranchissable à pied. le tout générant une empreinte écologique considérable car nos déplacements nous conduisent quotidiennement à franchir entre 20 et 50 km. Aujourd'hui, on repense les villes en envisageant que tout soit à la portée des habitants dans un rayon de 5 km maximum, une révolution en sorte.
Ce mouvement - ni contraire, ni révolté - est surtout fondé sur le pratique et l'usage. L'idée : « les liens plutôt que le bien » et l'usage d'un bien plutôt que sa possession modifie profondément le paysage. On ne s'étonne presque plus des dispositifs de vélo gratuits ou de partage de voitures électriques dans les centres villes et pourtant il y a encore 20 ans, personne n'aurait misé sur ces dispositifs. D'autres indicateurs comme les jardins partagés, troc, colocation, co-voiturage, co-working… montrent que ce qui est à l'oeuvre n'est pas superficiel. Plus conséquentes sont les initiatives de construction des « écofaubourgs » et autres quartiers entièrement repensés pour être à la fois urbains, écologiques et sociaux.
Cette façon de vivre ensemble Benchimol et Lemoine démontrent qu'elle est possible tant en terme de ressources (moyens financiers et techniques), de compétences (dans le bâtiment) que de gestion politique (à partir des différents décrets et lois qui sont votés pour faire évoluer le cadre légal des nouveaux logements mais surtout de maturité des citoyens. Sobriété heureuse, reconquête des centres villes, efficacité énergétique, partage des espaces… autant, de raisons de sauter dans le train et de participer à ce renouveau des modes de vie. Un ouvrage technique à la portée de tous.
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