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Critique de hellrick


Fidèle à sa tradition de rééditer en Deluxe les principaux Events de la Maison des Idées, Panini a proposé deux volumes consacrés à la période dite du « Dark Reign », auxquels s'ajoutent trois Monsters qui regroupent chacun douze épisodes supplémentaires. Bref, le grand jeu pour une période de transition importante de l'univers Marvel. Malheureusement, comme toujours avec Panini, aucun bonus, aucun contexte, aucune explication pour se mettre ou se remettre dans le bain, pas même une page de résumé de ce qui s'est passé précédemment. Encore une fois le minimum syndical…et même moins. Enfin, on a l'habitude, on fera avec même s'il est toujours rageant de voir des oeuvres réussies amoindries par une politique éditoriale paresseuse.
Suite à la SECRET INVASION, Tony Stark est désavoué et Norman Osborn prend la tête du Hammer, une nouvelle agence gouvernementale succédant au Shield. Afin d'asseoir son autorité, il rassemble une nouvelle équipe de Vengeurs : Osborn engage tout d'abord Ares et Sentry, puis réunit Daken qui passe pour Wolverine, Venom transformé en Spiderman, Opale devenue Miss Marvel et le psychopathe Bullseye qui incarne Oeil de Faucon aux côtés d'un guerrier Kree chargé de camper Captain Marvel. Osborn, pour sa part, accède à la technologie de Stark Industrie et prend les rôles laissés vacants par Captain America et Iron Man : équipé d'une armure aux couleurs de la bannière étoilées il parade en Iron Patriot.
La première mission de ces « vengeurs noirs » les emmène en Latvérie où ils défendent Fatalis des agissements de Morgane la Fée. Osborne tente également de s'imposer comme le vrai chef d'équipe de cette poignée de fortes têtes.
Après l'échec de SECRET INVASION, ce nouvel événement Marvel s'avère une très bonne surprise et démontre qu'il est encore possible de proposer un comic-book mainstream intelligent et bien mené avec nos encapés favoris. Quoiqu'un peu trop de pages soient consacrées à des combats assez classiques, le récit avance plaisamment grâce à la caractérisation efficace des protagonistes servie par des dialogues réussis (voir des psychopathes comme Bullseye jouer les héros et déclarer à un flic anti-émeute « je sais pas comment vous faites, c'est nul de pas pouvoir les tuer » reste savoureux). Les dessins de Mike Deodato sont, eux aussi, bien jolis et tirent indéniablement vers le haut un récit dans lequel Sentry et un Norman plus machiavélique que jamais se taillent la part du lion. La personnalité de Norman a rarement été aussi bien cernée et son accession vers un immense pouvoir se fait de manière crédible (même si lui donner, à la base, les clés de ce pouvoir parait peu vraisemblable) jusqu'au cliffhanger final qui le laisse…disons vert de rage. Une bien belle saga !
Aux six épisodes de « Dark Avengers » succède un mini crossover intitulé « Utopia » qui oppose nos vengeurs noirs aux X-Men. En effet, le problème mutant ressurgit lorsque des manifestants menés par Trask se heurtent à des mutants hostiles. La situation dégénère et Cyclope semble incapable de ramener le calme. Osborn demande donc à Emma Frost de constituer une nouvelle équipe de « X Men gouvernementaux » avec l'approbation de Charles Xavier et du Fauve. En réalité, les deux mutants sont détenus par Osborn : Xavier a été remplacé par la métamorphe Mystique et Darkbeast, issu d'un monde parallèle, a pris la place de McCoy.
Cet « Utopia » souvent critiqué n'est en effet pas exempt de défauts. Tout d'abord est-ce vraiment une bonne idée pour les mutants rebelles de s'en prendre physiquement aux partisans de Trask ? Pas vraiment puisque la situation, jusque-là simplement tendue, dégénère complètement et impose couvre-feu, contrôle gouvernemental, etc. L'intrigue parait donc rapide à se mettre en place et aurait nécessité un développement plus nuancé et une montée en puissance plus insidieuse. Les scénaristes ont malheureusement opté pour une progression stéréotypée et prévisible, ce qui s'explique sans doute par le nombre de pages impartis. de plus, les trop nombreux dessinateurs qui se succèdent sur le titre en rendent la lecture peu agréable, leur style étant bien différents. L'idée générale, encore une fois, parait très classique : le lecteur assiste à l'opposition entre les partisans des mutants et les défenseurs de l'homo sapiens, les uns modérés, les autres extrémistes. Rien de neuf mais, en dépit de ses nombreux bémols, l'intrigue se suit sans déplaisir et la création des « dark X Men » demeure intéressante. On peut certes chipoter et parler d'un potentiel gâché (le tout aurait pu constituer un petit classique de la Marvel) mais « Utopia » se laisse lire agréablement et se révèle, à tout prendre, largement au-dessus de bien des crossovers récents.
Des défauts, une publication à la va-vite qui risque de laisser une partie des lecteurs sur le carreau mais, en résumé, un tome très estimable que l'on prend plaisir à lire.

Lien : http://hellrick.over-blog.co..
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