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Critique de SeriallectriceSV


Deuxième rendez-vous avec les écrits de Rachid Benzine après "Voyage au bout de l'enfance", et j'ai l'intime conviction dores et déjà qu'il est un écrivain que je suivrai, dont j'ai envie de lire tous les livres, que j'ai envie par dessus tout aussi d'écouter. Lors de son passage à la LGL pour la promotion de "Voyage au bout de l'enfance", ses paroles empreintes d'une grande humanité m'ont touchée.
Et cette grande humanité, elle est de nouveau bien présente dans son premier roman "Ainsi parlait ma mère".

Un professeur de lettres de l'Université catholique de Louvain, qui n'a jamais trouvé à se marier, a pris la décision de vivre avec sa mère que la vieillesse a rendue dépendante. Elle s'en remet complètement à lui, y compris pour les gestes intimes, et son garçon, à cinquante-quatre ans lui est entièrement dévoué.

« Depuis quinze ans, je la soigne, je la change, je la lave, je l'habille. J'assure, plusieurs fois par jour, sa “toilette intime”. Une expression bien neutre pour qualifier un acte que je n'aurais jamais imaginé faire lorsque, il y a cinquante-quatre ans, ma tête hurlante et sanguinolente débouchait de cette même “intimité” pour son premier contact avec l'air libre. »

Il passe beaucoup de temps à attendre que sa mère se réveille, pour lui faire notamment la lecture de Peau de Chagrin. Ces attentes sont autant d'occasions pour lui de revenir sur son enfance, sur les relations qu'il a entretenu avec ses parents, et les liens extrêmement forts qu'il a tissés avec sa mère. L'occasion de comprendre ce qu'a été la vie de sa mère, de revenir sur son courageux parcours d'immigrée, de nous livrer ses plus intimes confidences.
L'occasion de lui rendre ici un bel hommage.
Ces pages regorgent d'amour. Celui empreint de dévotion et d'une profonde reconnaissance d'un fils pour sa mère. Celui bienveillant et protecteur d'une mère envers son enfant.
Très beau texte, à la frontière entre deux cultures, avec en musique de fond, les douces mélodies de Sacha Distel.
Subtil mélange d'émotions.

« Je ne sais pas si ma mère a été une bonne mère. Ou simplement une mère qui a fait ce qu'elle a pu. Avec ce que Dieu lui a donné comme connaissance, comme amour, comme courage. Comme patience aussi. Je sais juste que c'est la mienne. Et que ma plus grande richesse en cette vie est d'avoir pu l'aimer. »
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