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Critique de Pancrace


Raconter une histoire à hauteur d'enfant, c'est toujours émouvant.
Monsieur Ajar m'avait déjà ébloui avec son Momo, gosse paumé recueilli comme une fleur de pavé par Mme Rosa péripatéticienne retraitée de tous les noms d'oiseaux blessés.
Monsieur Schmitt, m'avait tout autant fasciné avec aussi un Momo, ado juif celui-ci, ami pour la vie avec M.Ibrahim, l'épicier arabe du quartier. Une parfaite image d'Epinal et même aujourd'hui que je sois ou pas matinal, c'est machinal, j'ai mal.

Franchement, Monsieur Benzine, avec votre Fabien devenu Farid chez les Daeshdémon comme l'évolution de Salameche devenu Dracofeu chez les Pokemon, vous avez enfoncé le clou, le pieu même, fort et loin dans la couenne sensible.
Cette sale mèche allumée a fait exploser une fleur qui pue en pétales de poésie dans l'épaisse noirceur du coeur inexistant de l'état islamique.
Fabien/Farid m'a beaucoup ému avec ses phrases qui, sans ceintures d'explosifs, tuent.
« Ils m'ont dit que c'était le paradis ici. Moi, je croyais que c'était dans le ciel, quand on est mort. »

Il voulait seulement lire le bonheur de sa petite vie, les poésies qu'il ne cesse d'écrire par envie, par plaisir. « Les poèmes ça a pas besoin de la vérité. Les poèmes ça existe pour faire plus beau que la réalité. »
Ces mots baumes vont être interdits, bannis sinon punis, tués si pas effacés.
Les dire à M. Tannier, son prof à Sarcelles, quelle joie ! Juste le jour où ses parents radicalisés décident de partir en Syrie. Autant dire en sucette, en folie barbare. Quelle énorme déception !

A Raqqah, dans la rocaille infestés de racailles. Juste un titre pour SAS, mais en fait c'est une vie injuste de SOS que vous avez su parfaitement décrire Monsieur Benzine et pire encore.
Et plus encore. J'en peux plus ! Je ne vous remercie pas mais je salue la prouesse.
Je n'ai pas passé un bon moment, plutôt un moment ambivalent. J'ai lu les tripes à l'air putride, les yeux ouverts tendus par des crochets autour des paupières comme dans « Orange mécanique » de Stanley Kubrick pour absorber les saloperies lubriques de ces dégénérés.
Je ne vous en veux pas, vous avez tellement bien traduit cette terreur et ses horreurs avec véritablement des yeux d'enfant que s'en est saisissant.

« A onze ans, je suis un monstre ou une victime ? »
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