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Critique de Flaubauski


Alors qu'il fait ses propres recherches quant à ses origines familiales Yéniches dans les archives clermontoises, Simon Berger tombe sur la photo de police d'un jeune garçon, Jacob Weiss, accompagnée de sa fiche anthropométrique, pratique devenue légale en France par une loi votée en 1912 pour encadrer "les populations ambulantes" et "la circulation des nomades", qui aura encore cours pendant de nombreuses autres années. Fasciné par cette photo, il imagine l'histoire de celui-ci, de sa naissance en 1924, dans le campement de la route d'Herbet, quartier qui sera plus tard celui dans lequel l'on parquera la population maghrébine venue travailler dans la capitale auvergnate - ce que j'ai découvert avec la lecture de ce roman -, jusqu'à la tragédie qu'il connaîtra en 1937.

C'est une histoire profondément romanesque, non dénuée de cruauté, d'un jeune Yéniche au sein d'une société sédentaire qui a bien du mal à comprendre, et à considérer, son histoire et sa culture, que l'auteur, touché par cette photographie et par ce qu'elle renferme, érige dans ce bref roman, tout autant pour rendre hommage à Jacob que pour rendre hommage à l'ethnie, trop souvent ostracisée et méconnue, dont il est originaire.

C'est une histoire sensible, touchante, révoltante, peut-être parfois un peu trop emphatique, qui donne à voir "Clermont la noire" différemment, à travers le regard de sa périphérie - surtout pour l'Auvergnate d'adoption que je suis depuis désormais une bonne quinzaine d'années.
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