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Critique de Cricri124


Première incursion dans l'univers de Georges Bernanos. J'ai préféré ne pas me lancer directement dans la lecture de Sous le soleil de Satan, dont j'ai entendu tout et son contraire, et commencer par des nouvelles, une approche plus douce, qui me semblait plus douce. Finalement, pas tant que ça.

Ce petit recueil est composé de trois nouvelles : Madame Dargent (1922), Nuit (1928), Dialogue d'ombres (1928)
La première nouvelle (Madame Dargent) est intéressante par l'ambiguïté qu'elle laisse planer entre fiction et réalité, et qui aurait pu être encore plus poussée. Une épouse au seuil de la mort retient son mari à son chevet, un illustre romancier, et lui confie ce qu'il n'a pas voulu ou pas su voir en elle. Ce dialogue étonnant entre les deux époux louvoie sur la manière ambiguë dont un lecteur peut s'accaparer les rêves et les désirs qu'un auteur peut projeter dans son roman. Et vice versa.

En revanche, la seconde nouvelle, Nuit, m'a laissée totalement dans la nuit. Je n'ai pas du tout saisi où l'auteur voulait en venir. La solitude de la mort ? L'escalade de la vengeance ? Les jugements à l'emporte-pièce ? Bref, je suis complètement passée à côté.

Et la troisième nouvelle, Dialogue d'ombres, ne m'a pas beaucoup plus inspirée. Il s'agit d'un dialogue entre deux amants. Lui, souhaiterait l'épouser tandis qu'elle se complait à ne vouloir être que sa maitresse. L'amour érigé au rang de martyre, de dépendance, soumission, vecteur de pitié, ce n'est trop mon truc. Pourtant, elle aurait pu être intéressante car elle met aussi en scène deux individus dont l'un est très croyant et pas l'autre.

Même si la première nouvelle Madame Dargent est plaisante, l'ensemble est tout de même assez spécial. Je dirais que ces nouvelles (en particulier les deux dernières) n'ont pas très bien vieilli. Il y a en filigrane (quand ce n'est pas avec exaltation) une conception de la moralité et de la vertu, une mise en scène de la mort dans une sorte de duel entre le bien et le mal qui a tendance à me faire lever les yeux au ciel. Il y a pourtant aussi de beaux passages, des phrases qui jaillissent et vous laissent pantois, et puis, le paragraphe suivant, c'est le retour à la réalité … et en ce qui me concerne hors de l'histoire. Dommage.
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