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Critique de Bouteyalamer


« Ô maudite enfance qui ne veut pas mourir ! ». C'est le livre d'une malédiction vécue par Mouchette, mais aussi par M. Arsène, épileptique et saoul, qui l'abrite et lui parle avant de la violer, par sa mère, « La mourante tient le goulot serré entre ses lèvres et elle aspire bruyamment, maladroitement. le liquide coule d'abord de chaque côté de sa bouche, puis il inonde le cou, la chemise », par son père, « défiguré par l'enflure lorsqu'il souffre de ses terribles rages de dents », et encore son petit frère, « paquet de chiffons fumant d'urine et de lait aigre ».

Malédiction ou plutôt déréliction, misère extrême, car il n'est jamais question ici de religion — ni dieu ni diable —, témoignage d'une ultime misère matérielle et morale que Bernanos installe puissamment dans le récit d'une seule nuit. On y parle, mais il n'y a pas de dialogue, et le monologue intérieur est aussi nu qu'expressif. le seul personnage loquace et bienveillant est la vieille sacristine, familière de la fin de vie. Quelques expressions doloristes agacent le lecteur contemporain comme « l'inavouable douceur », « le pauvre petit corps douloureux », « sa pauvre âme harassée », mais ce livre hautement tragique est une révélation sur le plan social et mental.
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