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Critique de Bazart


Oyez oyez pauvres gens : le grrrrrand comédien et dramaturge d'Etat Bruscon daigne présenter sa pièce au fin fond du pays.

Un bled paumé de 280 âmes, certainement toutes incultes et dégénérées.

Un endroit où l'histoire s'est arrêtée, n'y a-t-il pas, aux milieu d'autres croutes accrochées aux murs du théâtre, un portrait d'Hitler poussiéreux.

Le théâtre pour Bruscon est une grande famille, au sens propre.
Dans sa troupe il tyranise à égalité son fils et sa fille qu'il maltraite et humilie et son épouse qu'il ignore quand il ne la traite pas de faiseuse de drame.
Donc Bruscon, le grrrand comédien d'Etat qui à tout sacrifié au grrrrand Art, se prépare pour donner une grande et belle représentation même si ce misérable village ne le mérite pas.
Il y a aussi cette exigence technique cruciale, le pompier de service acceptera-t-il d'éteindre, à la fin de la pièce, les lumières de sécurité pour atteindre le noir absolu? Bruscon l'exige sans noir absolu, pas de représentation.
Avant la levée de rideau Bruscon, en bon tyran domestique et théâtral, rudoie aussi le régisseur de la salle des fêtes, ce pauvre type ne se rend certainement pas compte qu'il a en face de lui le plus grand comédien de tout les temps.Bon sang quelle noirceur, quelle misanthropie, quel désespoir dans cette mise en abime théâtrale, mais quel texte!
Dérangeant c'est le propre du théâtre de Thomas Bernhard. “ le faiseur de théâtre” est une pièce miroir, le théâtre dans le théâtre, qui devient une âpre métaphore de la vie humaine si inhumaine.
C'est aussi, heureusement, un règlement de compte théâtrale drôle et rageur.
Un spectacle impressionnant!

Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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