AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Ziliz


Malgré le respect que je porte aux victimes de la Shoah, j'avoue ne pas avoir aimé cette lecture. La première partie m'a semblé futile et anecdotique : le quotidien d'une étudiante parisienne dans les années 1940. On a droit à pléthore de noms et/ou prénoms de ses fréquentations, que l'on ne connaîtra pas davantage. Pléthore également de rues parisiennes, de stations de métro, au gré des déambulations de l'auteur. le menu détail de ses cours de musique, des concerts auxquels elle assiste, des bals où elle est invitée, de ses tourments amoureux. le tout avec un ton exalté - tout est 'merveilleux' - et un étalage plutôt désagréable de supériorité intellectuelle, d'appartenance à une élite...

Bien sûr le ton change à mesure que grandit la menace sur les Juifs parisiens. le récit devient plus profond et tragique lorsque Hélène Berr relate les rafles du Vel d'Hiv. Et l'horreur va croissant : de plus en plus de voisins, amis, proches sont persécutés, arrêtés et ne reviendront pas. Des rumeurs (fondées bien sûr) courent sur le sort atroce des déportés. Les propos de l'auteur deviennent alors forcément plus universels - et donc plus intéressants à mes yeux - sur tous ces événements, et plus généralement la guerre, la barbarie, l'aveuglement, l'obéissance docile, la noirceur humaine...

Je suis navrée et honteuse d'avoir été agacée par cet ouvrage, de m'y être ennuyée, de ne pas m'être attachée à cette jeune femme malgré ce qu'elle a subi, malgré sa grandeur d'âme. D'autant plus navrée et honteuse que, comme dit Theoma à propos de 'La Réparation' de Schneck : " Et moi, qui suis-je pour émettre un avis de lecture sur ce livre qui parle de la Shoah ? ".

J'ai conscience qu'il s'agit d'un journal, donc un texte écrit pour soi, par conséquent chargé de références qui intéressent la famille et ceux qui ont côtoyé la jeune femme, mais pas forcément le lecteur lambda. Les journaux intimes doivent-ils être publiés, "sous prétexte" (l'expression est maladroite, je ne trouve pas mieux) que son auteur a connu un destin tragique ? Cette question ne m'a pas quittée à la lecture... Et peut-être ai-je eu tendance à comparer au témoignage bouleversant, tellement sensé et subtil de la jeune Anne Frank ?
Commenter  J’apprécie          2617



Ont apprécié cette critique (15)voir plus




{* *}