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Critique de 4bis
Parce que son histoire croise celle de l'endroit où j'habite, je connais un peu Senghor. J'avais lu déjà une ou deux biographies que j'avais trouvées aussi intéressantes que convenues. Et j'en étais restée là, avec un bon paquet d'interrogations non élucidées. Senghor, le poète au style peut-être assez désuet, dont on ne se souvient que peu aujourd'hui. Senghor le Président du Sénégal. Celui qui aura mené son pays à l'indépendance sans une goutte de sang versé. Et celui qui l'aura dirigé de manière autoritaire et solitaire durant des années. Senghor l'homme, avec son ami Césaire, de la négritude. de la francophonie. Et celui que l'on accuse d'essentialiser l'identité noire, de la réduire à un élan de l'âme loin de la raison occidentale. Senghor, le spectre encombrant dont on ne sait que faire de l'héritage.
Et puis ce petit livre d'Elara Bertho. Tout y est. Les enjeux d'un demi-siècle de décolonisation et la manière biaisée dont on peut les lire aujourd'hui. La mise en perspective des actions politiques de Senghor face à une France qui, longtemps, n'a pensé pouvoir tenir son statut de grande puissance qu'à la force de son empire colonial. La contextualisation de son parcours est précise, éclairante. le style est agréable, le propos clair et succinct. On comprend l'itinéraire personnel d'un homme brillant à la lumière des courants sociopolitiques de l'époque. On mesure le poids respectif d'un individu et des grands remous de l'histoire. Et on admire la force de celui qui, par-delà certaines contradictions a su non seulement éviter les bains de sang dont d'autres pays n'ont pas fait l'économie, mais encore transmettre une vision des cultures et du rapport à la terre qui reste inspirante aujourd'hui. En ce sens, j'ai particulièrement apprécié la manière dont quelques extraits de la poésie de Senghor viennent éclairer telle ou telle situation, prise de position. La façon dont Elara Bertho donne une cohérence à un parcours politique et poétique. C'est un petit livre indispensable pour qui veut dépasser l'hagiographie ou la détestation systématique et chercher à mieux comprendre.
Et puis ce petit livre d'Elara Bertho. Tout y est. Les enjeux d'un demi-siècle de décolonisation et la manière biaisée dont on peut les lire aujourd'hui. La mise en perspective des actions politiques de Senghor face à une France qui, longtemps, n'a pensé pouvoir tenir son statut de grande puissance qu'à la force de son empire colonial. La contextualisation de son parcours est précise, éclairante. le style est agréable, le propos clair et succinct. On comprend l'itinéraire personnel d'un homme brillant à la lumière des courants sociopolitiques de l'époque. On mesure le poids respectif d'un individu et des grands remous de l'histoire. Et on admire la force de celui qui, par-delà certaines contradictions a su non seulement éviter les bains de sang dont d'autres pays n'ont pas fait l'économie, mais encore transmettre une vision des cultures et du rapport à la terre qui reste inspirante aujourd'hui. En ce sens, j'ai particulièrement apprécié la manière dont quelques extraits de la poésie de Senghor viennent éclairer telle ou telle situation, prise de position. La façon dont Elara Bertho donne une cohérence à un parcours politique et poétique. C'est un petit livre indispensable pour qui veut dépasser l'hagiographie ou la détestation systématique et chercher à mieux comprendre.
