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Critique de Enderlion


Unique survivant du Nomad, un vaisseau à la dérive dans l'espace, Gulliver Foyle voit sa détermination à survivre décuplée par la rage lorsqu'un second vaisseau, le Vorga, s'approche de l'épave pour aussitôt reprendre sa route en dépit des signaux de détresse envoyés par le malheureux rescapé. Consumé par le désir de vengeance, Gulliver Foyle n'aura alors plus qu'un seul but : retrouver le Vorga et faire payer celui qui en a le commandement. Mais cette Némésis réveillera la bête jusque-là en sommeil au plus profond de lui ainsi que la source d'un pouvoir capable d'apporter le chaos dans l'univers...

À l'instar des cicatrices ensanglanté de Gully Foyle qui apparaissent et disparaissent selon son humeur, le livre d'Alfred Bester m'a très tôt insufflé le chaud et le froid. le chaud, quand le récit file droit dans le space opera baroque et furieux façon Les Chroniques de Riddick ; le froid, quand l'intrigue bascule dans une SF classique en nous ramenant sur une Terre très (trop ?) ancrée dans l'époque de l'auteur.

L'histoire démarre pourtant sur des chapeaux de roue et semble dès le départ nous embarquer dans un space opera plein de bruit et de fureur. Mais alors que nous sommes dans le vif du sujet, l'auteur nous débarque aussitôt sur Terre, nous infligeant un ascenseur émotionnel identique à celui que Gully prend dans la gueule lorsque le Vorga s'éloigne du Nomad. En tous cas, c'est comme cela que je l'ai ressenti. Et les multiples aller-retours entre le Space Opera et une SF plus "terrestre" qui s'ensuivent m'ont quelque peu déçu pour ne pas dire agacé. Fort heureusement, cela n'a pas entaché mon plaisir de lecture, bien au contraire. Car au fil du récit - même si pour ma part, j'aurais préféré rester dans l'espace -, ces ruptures dans la trame apparaissent indispensables à l'intrigue, elles font le sel de tous les mystères parsemant l'odyssée cosmique de notre héros.

Et ce héros justement, parlons-en. Quel héros ! Gully Foyle est un des personnages les plus badass de la littérature SF. Voir ce drôle de bonhomme, quasi primate en début de livre, devenir une sorte de Comte de Monte-Cristo, est particulièrement grisant. Surtout qu'il est tout aussi ingénieux, érudit et avide de vengeance que le personnage d'Alexandre Dumas. Bref, Gully, il déchire !

L'histoire, elle aussi, n'est pas en reste. Entre les idées lumineuses de l'écrivain, ses concepts délirants et son habileté de conteur, on reste accroché aux pages. Certains passages, notamment ceux avec Robin la télépathe ou encore les scènes d'action avec accélérations sont d'une maîtrise assez remarquable. le style de l'auteur est très efficace et il est par moment difficile de lâcher le livre.

Les personnages, quant à eux, qu'ils soient principaux ou secondaires, sont suffisamment solides pour servir l'intrigue pleine de surprises. Des antagonistes aux alliés, tous manifestent des intérêts certains les poussant à s'unir ou à trahir...

Le roman coche toutes les cases. Et en cela, je dois reconnaitre que l'auteur m'a bluffé. Malgré quelques écueils, il m'a embarqué dans cette aventure et a réussi à me tenir en haleine. La fin, en revanche, en laissera plus d'un perplexe, mais m'est avis que beaucoup y trouveront leur propre grille de lecture, Alfred Bester laissant le champ libre aux lecteurs.

Ce livre a presque 70 ans et figure parmi les classiques de la SF alors que son auteur n'est pour ainsi dire pas connu. C'est terriblement injuste quand on réalise combien le livre a été pillé, plagié et ce, sans vergogne. J'avais déjà ressenti cela en lisant À la poursuite des Slans de A. E. van Vogt, exception faite de sa notoriété plus établie.

In fine, Terminus les étoiles a été une agréable surprise et s'avère être un incontournable de la SF.
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