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Critique de le_chartreux


Merci à babelio et aux éditions Steinkis de m'avoir permis la lecture de ce roman graphique.
L'idée de la collection Dyades est excellente : Réunir un couple, ici Simone Signoret et Yves Montand, et mettre en images leurs biographies respectives - mais partielles, le temps de leur idylle - démontrant que leurs choix et leurs actes ont rayonnés et retentis bien au-delà du dipôle amoureux.
De la même façon qu'une dyade est la réunion de deux principes philosophiques se complétant réciproquement de manière à amplifier l'effet cumulatif [1+1>2], la rencontre à Saint-Paul de Vence en 1952 de ces deux géants du showbiz n'a pas été seulement la réunion de deux êtres, mais une fusion capable de former une conscience politique au point d'entrainer avec eux des peuples et d'infléchir certaines décisions de dirigeants politiques.
A l'aube du 4 novembre 1956, une vaste offensive soviétique était lancée pour écraser la révolution hongroise qui avait débuté 15 jours plus tôt ; une horde de chars soviétiques (plus de 1500, dont les funestes T-34) déferlèrent dans Budapest. La répression s'avéra terrible, sanglante, et conduira très rapidement à l'anéantissement des aspirations d'indépendance et de liberté du peuple hongrois.
Au même moment Yves Montant partait faire une tournée de gala derrière le Rideau de Fer…

Tout avait commencé neuf mois plus tôt, le 25 février 1956 alors que le secrétaire général du Parti communiste d'Union soviétique, Nikita Khrouchtchev, dévoilait devant les délégués au XXe congrès du PC, les crimes perpétués par Joseph Staline. L'incrédulité allait peu à peu gagner et gangréner les milieux populaires et les sphères des intellectuels à un tel point que le communisme ne s'en remettra jamais.

Et nos artistes dans tous cela ?

Le dessin, réalisé au crayon et ombré à l'aide de hachures, est parfaitement maîtrisé. le graphite est l'un des médiums les plus simples à utiliser mais aussi l'un de ceux qui se prêtent le mieux aux études de valeurs tonales ; et quoi de mieux pour disserter de société et de politique ?
Une large gamme de tons est produite par les hachures, du gris le plus clair au noir le plus profond ; l'obscurcissement permettant de représenter et d'accentuer les contrastes. Comme pour la photographie, le noir est blanc est souverain et adapté à la période (les années 50) et à un travail relevant du journalisme d'enquête.
Les personnages sont toujours bien reconnaissables et cela permet de vérifier l'adage que : « moins égale plus ! »

J'ai hâte de découvrir les prochaines Dyades de la collection parmi lesquelles : Simone de Beauvoir & Nelson AlgrenSusan Sontag & Annie Leibovitz, Patti Smith & Robert Mapplethorpe

Je terminerai sur la citation d'Isaac Newton choisie par les Editions Steinkis ponctuant le livre, juste à la suite des références de couverture, de réalisation, ISBN et dépôt légal :
« Les hommes construisent trop de murs et pas assez de ponts. »
Si ce n'est pas un acte politique…
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