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Critique de Crossroads


J'm'attendais pas à ça !
Patriiiiiick Bruel – 2007.

Au vu de la pochette, je partais pas pour glousser tout du long.
Mais je penchais pour un récit intimiste entre deux personnes touchées par la maladie.
L'une à titre définitif, l'autre la subissant frontalement.

Nein.
Quelques jours à vivre (et bonne année à tous, je crois que c'est le moment adéquat), évoque la fin de vie.
Plus particulièrement le service hospitalier qui lui est dédié -depuis peu, Août 1986- et les acteurs professionnels qui y taffent de jour comme de nuit.

Il débute en Indonésie et y évoque une coutume pour le moins étonnante, -pour qui n'y est pas habitué depuis sa plus tendre enfance -sortir les défunts de leurs caveaux, les toiletter, les habiller, les promener (pour ceux encore heureux possesseurs de leurs deux membres inférieurs) puis les photographier avant de les remiser pendant trois nouvelles années.
Étonnant, choquant. Non. Un rapport à la mort différent, tout simplement.
Puis l'auteur de focaliser sur l'hôpital de Roubaix, son fonctionnement, ses humeurs, tout en se baladant au gré de l'histoire et des continents en évoquant quelques anecdotes croustillantes sur notre future meilleure amie pour la mort, la grande faucheuse.

Par le biais de moult situations critiques, le lecteur fera face aux réactions diverses et variées de la part des malades mais aussi de leurs familles venues leur témoigner un ultime soutien aussi nécessaire que vain.
Un élément majeur et paradoxalement vital se doit de perdurer au sein de cette entité pour qui la pratique professionnellement au quotidien, l'humour.
J'ai aimé ces personnages dévoués corps et âme à leurs patients.
Ce qui m'a dérangé, c'est cette image de dévouement et de perfection absolue de la part de soignants qui, ici, semblent tous sortis du même moule, celui de la droiture morale et de la bienveillance jusqu'au-boutiste. L'hôpital porterait le doux nom de Charlie où n'officieraient que des anges. N'étant pas franchement croyant, j'ai eu beaucoup de mal à adhérer à cette vision idéalisée des soins palliatifs.

Nonobstant ce léger mais persistant embarras, ce récit se veut didactique et profondément touchant.
Le coup de crayon est sobre et l'encrage bicolore raccord.

"La mort demande à la vie : pourquoi est-ce qu'on me déteste et toi, on t'aime ? La vie répond : car je suis un beau mensonge et toi, une triste réalité."
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