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Critique de anniefrance


Texte et illustrations évoquent bien le problème, hélas banal, d'un exil.
Seidou vit en Guinée Conakry, Peul et militant d'opposition, il est menacé depuis les dernières élections (dictature militaire au pouvoir, qui conteste les droits des peuls et les emprisonne). Il faut fuir et se faire oublier; il se cachera à Bamako jusqu'à ce que la situation se calme. le voyage est dangereux: passeurs, contrôles et coupeurs de route.
Mais il est menacé par les guinéens expatriés et décide de tenter l'Europe. le parcours devenu classique, traverse divers pays et chaque fois on réclame de l'argent.
Il faut faire attention aux dates, ce n'est pas chronologique: un moment on est à l'OPRA en 2018, puis retour aux mésaventures de la route de l'exil: travaux forcés. En 2016, il arrive à Tripoli (il a quitté Conakry en 2015), aux mains des passeurs, lui et d'autres attendent un bateau. Embarqués par grande houle , le bateau chavire; il y a beaucoup de noyés.
Il y a aussi des filles auxquelles on a promis du travail et payé le voyage mais en fait on les prostitue jusqu'à ce qu'elles remboursent les frais du voyage: elles ne peuvent ni sortir ni téléphoner.
Embarqués à nouveau, ils arrivent en Italie et sont parqués dans des camps, certains depuis quatre ans; Seidou décide de s'évader pour continuer sa route.
En 2017, il arrive à Lille mais pas de logement ni de nourriture ; il fait froid et les migrants sont regardés de travers. Il est engagé à Emmaüs, en attendant les papiers. Rejeté par l'OPRA, il dépose un recours, il doit prouver qu'il a été torturé dans son pays d'origine, pour cela, il faut trouver un médecin légiste. Il va être aidé par la Cimade. Survient le confinement, la convocation est retardée. le statut de réfugié lui est enfin accordé!
J'ai particulièrement apprécié les démarches exigées dont on parle peu. Il faut s'accrocher, ne pas renoncer même si on est débouté...
Pour avoir côtoyé, comme bénévole, des demandeurs d'asile, je connais cette situation (mais le CADA a fermé).
Les illustrations de Virginie Vidal sont très évocatrices.
Une BD émouvante et bien documentée.
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