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Critique de LadyDoubleH


Zoo-City est un texte assez dur à situer. Un polar uchronique d'urban-fantasy, je dirais. En tous cas, un très bon roman. Je l'ai lu il y a plusieurs années, mais j'ai envie d'en garder une trace dans mes tablettes chronistiques (sic), d'où cette présente bafouille.

Zinzi, ancienne journaliste et ex-junkie, vit à Johannesburg, dans le quartier de Zoo-City. La ville fantasmée d'une société où les criminels se retrouvent liés à un animal symbiote. La nuit suivant leur crime, un animal se présente et se lie, sans que l'on sache comment ni sur quels critères, cet animal en particulier. Il peut être une souris, un tigre, une autruche, un papillon. Une trop grande distance entre l'animal et son humain provoque d'intolérables souffrances, et si l'animal meurt, l' « animalé » mourra également. On parle alors de « contre-courant », avec effroi. Depuis la mort de son frère, dont elle se sent responsable, Zinzi est liée à un paresseux, qui a élu domicile dans son dos. Elle survit tant mal que bien grâce à un business d'arnaques sur Internet, et aussi en monnayant le talent particulier qu'elle a pour retrouver les choses perdues et les personnes disparues. Talent que son paresseux renforce, comme pour chaque animalé, un don latent, peut-être, sublimé. En regardant quelqu'un, Zinzi perçoit comme des fils en faisceaux qui s'en échappent, chacuns reliés aux différents objets perdus. Elle n'a alors plus qu'à suivre ces traces.

Lorsqu'un producteur lui propose, via deux animalés hyper flippants, de l'engager pour retrouver la moitié jumelle de son duo de chanteurs ados en vogue, elle y voit une chance d'enfin sortir la tête hors de l'eau ; et elle soupçonne une sinistre plongée dans les ennuis.

Plus que l'intrigue policière, un peu lente, mais qui monte pourtant chouettement en puissance à mesure, c'est toute cette histoire autour des animalés que j'ai vraiment beaucoup aimé. J'en suis d'ailleurs presque restée sur ma faim, tellement j'aurais voulu tout en savoir. La sud-africaine Lauren Beukes nous convie dans des lieux sombres où les âmes saignent et les corps souffrent, et pourtant on sent comme un espoir qui nous guette au prochain croisement. Son écriture est forte et fluide, émaillée d'expressions locales, qui ajoutent au dépaysement et brouillent un peu les pistes, j'ai beaucoup aimé. Avec habileté, elle étoffe le background de son monde à l'aide d'apartés d'articles de journaux ou de conversations de forum. C'est très bien fichu.

Une super découverte, donc, il faut vraiment que je me procure ses autres romans !
Lien : https://lettresdirlandeetdai..
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