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sur 111 notes
CHALLENGE ABC 2013/2014 (10/26)

Tout d'abord, je voudrai remercier Babelio et les éditions "Presses de la Cité" pour m'avoir fait découvrir, grâce à la dernière opération Masse Critique, un univers littéraire qui m'était totalement étranger, celui de la fantasy urbaine.

Bienvenue donc à Zoo City, ghetto de Johannesburg, peuplé de criminels et gangs en tout genre et où sont relégués aussi les "animalés" dont fait partie Zinzi, l'héroïne du livre. Comme de nombreux paumés du quartier, elle doit vivre en symbiose avec un animal. Jugée responsable de la mort de son frère, la voilà condamnée à cohabiter avec un paresseux accroché à ses basques. Pour d'autres, c'est une mangouste, un vautour ou un singe. L'origine de ce phénomène reste assez obscure.
Cette idée de départ m'a paru plutôt sympathique. Ex-journaliste, ex-junkie, Zinzi survit en participant à des arnaques sur internet (les fameux réseaux d' arnaques nigérianes) et grâce à un certain talent pour retrouver les objets perdus. Pressée par une dette qu'elle doit rembourser, et bien qu'elle n'apprécie pas ce genre de recherches, elle est engagée par un producteur pour retrouver une jeune fille disparue, membre d'un de ses groupes de musique. Zinzi est un personnage auquel il est facile de s'attacher (comme à son paresseux, d'ailleurs), elle se débat avec son passé tumultueux et son évolution au cours de l'enquête est très intéressante.
D'une originalité évidente, ce roman mêle des faits totalement imaginaires à la situation bien réelle des réfugiés en Afrique du Sud. Un monde horriblement contemporain côtoie celui de la magie noire et du culte des ancêtres, les décibels des boites de nuit les plus branchées rivalisent avec la violence des bas-fonds les plus dangereux. Lauren Beukes semble très à l'aise pour nous décrire tous ces milieux.

Mon impression reste cependant mitigée car souvent j'ai perdu le fil de l'histoire. Il aurait mieux valu que les mots en argot (et ils sont nombreux) soient expliqués en bas de page plutôt que regroupés dans un lexique à la fin du livre. La surabondance de personnages et de leurs surnoms, les coupures de journaux, les conversations internet, les fiches de films qui interrompent le récit ont mis quelquefois ma patience à mal. La fin qui n'a plus rien de rationnelle a également refroidi mon enthousiasme premier.
En résumé, idée originale dans un décor d'apocalypse mais traitée de façon trop brouillonne : 10/20.

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Attention … Coup de Coeur !!

Autant l'annoncer tout de suite sans faire le lecteur capricieux, ce « Zoo city » de Lauren Beukes est entré dans le top 10 de mes coups lectures de l'année, directement à la 4ème place. Il détrône tout de même de le « L'amour avant que j'oublie » de Lyonel Trouillot.


Lauren Beukes est Sud-Africaine, femme, auteure. Rien de très original là-dedans. Puis, son particularisme apparaît, elle met en scène des personnages noirs – bien qu'on ne s'en rende quasiment jamais compte si ce n'est au détour d'une phrase-flash – dans des environnements de science-fiction.
Dans le cadre de la rencontre « Palabres autour des arts » de janvier 2015 qui sera consacré à la science-fiction et l'héroïc-fantasy dans les littératures des Afriques, j'ai eu un mal de chien à trouver des auteurs du continent qui se soient attaqués à ces genres littéraires. J'ai donc sauté de joie en découvrant Lauren Beukes (mais aussi Momi Mbuzé ou la nigériane naturalisée américaine Nnedi Okorafor) et j'ai vu mon bonheur grimper d'un cran, à chaque minute de lecture, en découvrant ce magnifique récit, qui n'est pas vraiment de la science-fiction mais plutôt une sorte d'uchronie du présent d'une Afrique du Sud "destroye " et rongée, non pas par le poison de l'Apartheid, dont il n'est d'ailleurs jamais question dans le récit, mais par le crime, la violence représenté par les animalés. Patience, j'explique.


Lauren Beukes nous campe une Afrique du Sud optimiste-béat dans le fait que la société n'est pas traversée par la problématique raciale, que les « camps » fait de couleurs différentes n'ont pas leur place dans cette nation résolument arc-en-ciel, mais, la nature ayant horreur du vide que causerait une absence de haine, a remplacé le problème de race par l'éternel problème de la misère, de l'inégalité et, surtout, elle a fait descendre sur la terre un un fléau – magique ? – que personne n'a réussi à expliquer ; l'animalisation de toutes les personnes qui se sont rendus coupables d'un crime de sang. Ou plutôt qui se sentent coupable, d'un crime de sang ?


Nous sommes dans un monde où, la nuit qui suit le crime commis, un animal quelconque vient frapper à la porte du meurtrier et s'attache à lui à vie. Impossible d'échapper à ce destin. Une grande distance entre l'homme et son animal crée des douleurs intolérables et la mort de l'animal entraîne celle de l'homme par ce que tous appellent, l'esprit rempli de frayeur, "le contre-courant". Les coupables de crimes sont donc affublés, en permanence d'un animal (ours, chien, papillon, tigre, marcassin…) sans que personne ne sache vraiment sur quels critères sont "choisis" les animaux. Et il est, évidemment, quand on est dans une prison de haute sécurité, il vaut mieux être animalé à un tigre du Bengale qu'à une souris grise de Brasilia. Quoi que…
Quoi que, là où Lauren Beukes introduit encore plus de fiction-magique, c'est que les animaux apportent à leur "compagnons" des capacités nouvelles, des « pouvoirs » - mutants selon l'univers Marvel – qui vont de la simple capacité à inspirer de l'empathie, au pouvoir de "posséder" d'autres corps. Un animal "fort" ne donne pas toujours un "pouvoir" fort.


Zinzi, le personnage principal de ce « Zoo City », est donc une jeune dame, au passé douloureux, animalée à un paresseux, et vivant dans le ghetto le plus glauque et mal famé de Jo'Burg. Elle y vit avec Benoît, animalé à une mangouste, qui est un congolais au passé trouble qui a fui la guerre.

Zinzi a hérité, avec son paresseux, du don de retrouver les objets. Elle n'a qu'à regarder quelqu'un pour qu'apparaissent devant les les « fils » de tous les objets, êtres, que cette dernière a perdu. Plus vous avez perdu de choses, plus dense est le halo vous entourant. Alors Nzinzi utilise ce don pour retrouver des choses sans importances pour des gens aussi pauvres qu'elle. Et, à côté, elle vit d'arnaque à l'ivoirienne. Ces messages envoyés par million, au hasard d'adresse mail c trouvé sur le Net, qui sont faits de larmoyantes demandes d'assistance avec, en contrepartie d'un geste si plein d'humanité, des promesses de pactoles. Et un jour, deux animalés au profil des plus effrayants, lui demandent de retrouver Songweza, la moitié, jumelle, d'un duo de chanteur ado stars. Là débutent, vous vous en doutez, les problèmes…


J'ai véritablement adoré lire ce roman. L'écriture est fluide et moderne, le rythme est digne des meilleurs polars, soutenu et dynamique, la tension monte petit à petit, en vrai thriller et les dernières pages du livre nous mettent dans une angoissante attente du dénouement. L'on s'attache à cette Zinzi revenue de tout et qui s'accroche à la vie, après avoir touché le fond du fond. L'idylle avec Benoît n'a rien d'une amourette à l'eau de rose et pourtant l'émotion est là et les personnages « méchants » sont vraiment terrifiants. Lauren Beukes utilise des extraits d'articles de journaux pour nous donner des informations sur l'environnement (notamment sur les animalés) sans alourdir le récit d'explications trop longues.

Ce livre est surtout un polar, thriller, dans une réalité alternative de l'Afrique du Sud, mâtiné d'inexplicable, de magie et de criminels dopés au surnaturel. C'est haletant, bien écris, passionnant et il accrochera – à mon humble avis – aussi bien les vrais férus de SF que les nouveaux venus dans cet univers littéraire.
A découvrir absolument.
Lien : http://www.loumeto.com/mes-l..
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Je commence un peu à saturer de me forcer à finir des livres avec lesquels j'ai du mal à avancer. Zoo City est l'un d'eux.

Zinzi vit à Zoo City avec Paresseux, son animal symbiote. Elle a été "animalée" comme tous les criminels de Johannesburg. Désormais, sa vie se partage entre son animal, son amant, ses arnaques et son don pour retrouver les objets.

Je n'ai pu tenir que jusqu'au chapitre 12. Ce n'est pas du tout mon genre d'abandonner un livre comme ça en pleine lecture. En général, je fais des pauses avant de reprendre. Je n'aime pas laisser un livre inachevé. Mais là, il n'y a rien qui me donne envie de poursuivre plus loin. J'ai surtout l'impression de gaspiller mon temps de lecture à ce livre au lieu de le consacrer à un ouvrage qui me plait.

En premier lieu, c'est la couverture qui m'a attirée puis le résumé. Ca me faisait penser à la saga de Philip Pullman : "A la Croisée des Mondes". D'ailleurs, Lauren Beukes y fait allusion à un moment dans son histoire. On retrouve ce concept d'humains liés à un animal qui ne peuvent être séparés sous peine de mort. Mais franchement, autant j'ai adoré les livres de Pullman, autant "Zoo City" m'a ennuyé. J'aurais peut-être dû jeter mon dévolu sur "Les Lumineuses", l'autre roman de l'auteure, mais malheureusement il n'était pas en rayon, lui.

Attention, je ne dis pas que c'est mauvais. Si on oublie le côté parfois vulgaire et la surabondance de noms et surnoms pour chaque personnage au point que l'on se perd, c'est pas mal écrit.

Franchement, en ce qui me concerne, je n'ai rien ressenti durant ma courte lecture. Aucun attachement pour les personnages, même pas pour Zoo City, ce quartier au coeur du roman. Zinzi est trop renfermée, trop distante y compris avec nous, lecteurs. Je l'ai trouvé froide.
Je suis d'autant plus rester en retrait aussi que j'ai eu du mal avec le langage de Zoo City qui nous oblige régulièrement à voir la traduction en fin d'ouvrage (parfois sans rien trouver !). Et je ne parle pas des références inondant le livre ! 95% d'entre elles ne me disaient absolument rien (ou comment se sentir encore plus exclu !).

L'intrigue traine en longueur, il ne se passe pas grand chose. Même la présentation de ce monde particulier est d'une lenteur exaspérante. Peut-être parce qu'elle se fait à travers les yeux de Zinzi, qui est habituée à son univers, son environnement, qui est peut-être aussi un peu blasée et donc beaucoup moins de chose passe, on survole les choses.
Mais l'auteure a tenté d'enrichir le contexte en ajoutant des chapitres fait d'articles de journaux, de témoignages, de fiches de films. le problème c'est qu'en opérant de cette manière, elle donne l'impression d'insérer ces textes un peu au hasard comme si elle ne savait pas trop quoi en faire, comme si elle ne savait pas comment les glisser dans l'histoire. du coup, on a ces textes sortis de nul part qui coupent maladroitement le rythme de l'histoire (qui n'en a pas besoin en plus !).

Bref, ce livre va inaugurer les oubliettes de ma PAL, ce lieu qui accueillera désormais tous les ouvrages en cours qui me donneront l'impression de perdre mon temps. Des ouvrages en sursis que peut-être je reprendrais le jour où ma PAL sera presque vide (autant dire que ce n'est pas prêt d'arriver !).
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En Résumé : Je dois dire que j'ai passé un très bon moment avec ce libre, un roman noir ou l'intrigue ne sert finalement qu'à nous montrer une société et une Johannesburg sombre et pleines de contradictions qui changent les personnages. Mais aussi des personnages hauts en couleur tel que Zinzi au passé marqué qui a fait de ses blessures une carapace. le style de l'auteur est simple, efficace et prenant jonglant avec efficacité entre les moments de légèreté et les réflexions. Mes seuls reproches sont un coup de mou en début de seconde partie et aussi le fait de ne peut être pas obtenir toutes les réponses surtout sur le lien entre les animaux et les criminels.

Retrouvez ma chronique complète sur mon blog.
Lien : http://www.blog-o-livre.com/..
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Zoo-City est un texte assez dur à situer. Un polar uchronique d'urban-fantasy, je dirais. En tous cas, un très bon roman. Je l'ai lu il y a plusieurs années, mais j'ai envie d'en garder une trace dans mes tablettes chronistiques (sic), d'où cette présente bafouille.

Zinzi, ancienne journaliste et ex-junkie, vit à Johannesburg, dans le quartier de Zoo-City. La ville fantasmée d'une société où les criminels se retrouvent liés à un animal symbiote. La nuit suivant leur crime, un animal se présente et se lie, sans que l'on sache comment ni sur quels critères, cet animal en particulier. Il peut être une souris, un tigre, une autruche, un papillon. Une trop grande distance entre l'animal et son humain provoque d'intolérables souffrances, et si l'animal meurt, l' « animalé » mourra également. On parle alors de « contre-courant », avec effroi. Depuis la mort de son frère, dont elle se sent responsable, Zinzi est liée à un paresseux, qui a élu domicile dans son dos. Elle survit tant mal que bien grâce à un business d'arnaques sur Internet, et aussi en monnayant le talent particulier qu'elle a pour retrouver les choses perdues et les personnes disparues. Talent que son paresseux renforce, comme pour chaque animalé, un don latent, peut-être, sublimé. En regardant quelqu'un, Zinzi perçoit comme des fils en faisceaux qui s'en échappent, chacuns reliés aux différents objets perdus. Elle n'a alors plus qu'à suivre ces traces.

Lorsqu'un producteur lui propose, via deux animalés hyper flippants, de l'engager pour retrouver la moitié jumelle de son duo de chanteurs ados en vogue, elle y voit une chance d'enfin sortir la tête hors de l'eau ; et elle soupçonne une sinistre plongée dans les ennuis.

Plus que l'intrigue policière, un peu lente, mais qui monte pourtant chouettement en puissance à mesure, c'est toute cette histoire autour des animalés que j'ai vraiment beaucoup aimé. J'en suis d'ailleurs presque restée sur ma faim, tellement j'aurais voulu tout en savoir. La sud-africaine Lauren Beukes nous convie dans des lieux sombres où les âmes saignent et les corps souffrent, et pourtant on sent comme un espoir qui nous guette au prochain croisement. Son écriture est forte et fluide, émaillée d'expressions locales, qui ajoutent au dépaysement et brouillent un peu les pistes, j'ai beaucoup aimé. Avec habileté, elle étoffe le background de son monde à l'aide d'apartés d'articles de journaux ou de conversations de forum. C'est très bien fichu.

Une super découverte, donc, il faut vraiment que je me procure ses autres romans !
Lien : https://lettresdirlandeetdai..
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Entre SF et roman noir, Zoo City est un livre hybride. Comment concilier un genre qui fait la part belle au réalisme le plus cru et un autre qui le souligne en utilisant des artifices thématiques et temporels ?

Zoo City c'est un quartier de Johannesburg réservé aux animalés, criminels devant vivre avec un animal dont ils sont responsables. Si l'animal meurt, ils meurent. Zinzi, l'héroïne de ce roman, a donc un paresseux accroché à son dos mais aussi le don de retrouver les choses perdues. A fortiori, les personnes disparues. Elle part donc en quête de Song, jeune popstar qui ne donne plus signe de vie.

Paresseux et don surnaturel seront les seuls incursions du fantastique dans le roman. Pour le reste, c'est un panorama désenchanté de cette ville d'Afrique du Sud où la violence est partout, où la drogue règne règne maître. le ton est très juste, tout sonne vrai, jusqu'à l'héroïne qui n'est pas forcément très aimable de prime abord, mais qui au fil des pages devient très attachante, la mort de son frère planant au-dessus d'elle et sans cesse rappelée par l'animal qui s'accroche inlassablement.

Quelques bémols malgré tout. Encore une fois (et j'ai le sentiment que c'est le cas de bon nombre de mes lectures dernièrement), la construction n'est pas des plus fluides. Les insertions d'articles, les chapitres sous forme de mail, rien n'est fait pour fluidifier la lecture (suis-je une lectrice fainéante en vacances ? Peut-être bien.) Et si je déplore parfois les notes de bas de pages, la traduction des termes d'argots en fin d'ouvrage, n'a pas aidé ma lecture. Au point de ne plus m'y référer (et tant pis pour la compréhension fine du texte !).

En résumé, un roman noir qui était vraiment adapté au challenge #autricesdumonde puisqu'il permet une immersion dans la société sud-africaine que la toile de fond SF ne fait que souligner. Une lecture intéressante et originale.
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J'ai eu des difficultés à entrer dans l'univers et à apprécier le personnage principal au début parce que beaucoup de choses sont révélées au fur et à mesure. Je n'ai pas compris de suite cette histoire d'animaux ni pourquoi Zinzi en avait un.

Mais une fois que l'intrigue est lancée, c'est très prenant et ce roman nous réserve bien des surprises. La fin est d'ailleurs assez énorme, je ne pensais pas que ça irait aussi loin. Tous les personnages rencontrés apportent une pièce au puzzle de l'intrigue et chacun est intéressant, même si certains ne sont là que quelques pages. J'apprécie toujours quand l'univers fait « réel », quand les personnages ont suffisamment de consistance pour donner du crédit à un monde créé de toute pièce. C'est le cas ici et c'est, avec l'intrigue, l'un des points forts du roman.

Le point faible, c'est la confusion qui règne à certains moments. Les chapitres sont entrecoupés d'interviews, de mails ou de flashbacks auxquels je n'ai rien compris tout de suite. Les choses se sont éclairées par la suite mais à d'autres moments aussi j'ai été perdue. C'est vraiment le seul reproche que j'ai à faire car sinon j'ai passé un excellent moment avec ce roman.
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Surpris que ce roman ait reçu le prix Arthur C Clarke car, sans mésestimer ses qualités littéraires et narratives, ce n'est pas vraiment de la SF. Plutôt un décor animé par des personnages moyennement consistants, plutôt une intrigue policière dans un contexte magico-fantastico-déglingué assez pauvre sur le plan de la SF.

Qu'à cela ne tienne ! J'ai passé un bon moment à la lecture de ce texte, même si les (trop) nombreuses expressions sud-africaines insérées ralentissent la progression. Grand merci au traducteur pour avoir pris la peine de réaliser un glossaire en fin de volume !

C'est un article sur la SF africaine dans l'excellente revue Uzbek & Rica qui m'a donné envie de lire ce livre, et aussi les superbes films de Neill Blomkamp (District 9, Elysium, Chappie) SF en Afrique du sud... Je reste un peu sur ma faim, mais c'est un roman qui mérite le détour et une auteurs à suivre !! je vais me plonger d'ailleurs dans ses autres titres publiés en français.

A noter, pour celles/ceux qui s'intéressent à la musique africaine non traditionnelle, la grande érudition de Lauren Beukes en la matière (puisque l'histoire se déroule aussi dans le milieu du show-biz musical sud-africain) avec la mention de nombreux DJs, groupes et musiciens à écouter a-bso-lu-ment (comme Spoeke Mathambo entre autres).

Enjoy ;)
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Cela faisait bien longtemps, en vérité, qu'ouvrant un livre pour en lire les vingt premiers chapitres, je n'avais senti d'emblée se profiler le coup de coeur.
Difficile pour moi de retranscrire par des mots, l'enthousiasme qui fut le mien à la lecture de cet excellent roman de SF.
Peu adepte de ce genre au départ, (ma référence restait 1984 d'Orwell), ce roman dystopique m'a bluffée ! Tant par l'originalité de l'univers, la profondeur des concepts proposés, que par la maitrise indéniable de l'auteure qui tient son histoire d'une main de fer tout en écrivant avec un style quasi-parfait : rythmé, ciselé, drôle et percutant.
Jusqu'à présent, je n'avais lu de L. Beukes que le roman Les Lumineuses. Soyons honnête, si j'avais apprécie ce thriller-spatio-temporel pour son synopsis, le style ne m'avait pas plus impressionnée que le roman ne m'avait transcendé.
D'où mon agréable surprise en entamant ce bijou au style jouissif et irrésistible.
Le premier chapitre (le plus long de tous) pose immédiatement les bases de l'univers en nous plongeant sitôt aux côtés de Zinzi, une animalée, possédant le don de retrouver les objets perdus en suivant les liens lumineux qui relient l'objet à son propriétaire, et de Paresseux, son animal-conscience-culpabilité.
Celles et ceux qui ont lu l'intégrale de l'excellente saga jeunesse À la croisée des mondes (His Dark Materials) (que j'avais adoré il y a quelques années), seront sans doute surpris de rencontrer dans Zoo City, une idée assez similaire au concept d'animal/ âme liée à son propriétaire, utilisée jadis par Philip Pullman. La ressemblance ne s'arrête point là, car les deux auteurs mettent tous deux cette idée de génie au service d'un univers fascinant et l''utilisent comme un outil d'exploration de l'âme humaine, et de ses travers, afin d'interroger les notions de péché, de culpabilité, et de repentir. Mais si l'idée d'un animal-lié à un être humain en tant qu'âme chez Pullmann et en tant qu'incarnation de la culpabilité d'un individu ayant commis un acte répréhensible chez Beukes est identique, Lauren Beukes pousse le concept vers la noirceur la plus absolue, en l'habillant de son propos désenchanté, dans une Afrique du Sud aussi crépusculaire qu'inattendue, où l'auteure laisse libre cours à son imagination débridée pour nous donner à voir l'évolution terrifiante de nos sociétés contemporaines.

Ce qui m'a le plus séduit chez Zinzi, c'est son côté marginale, voire amorale, de bad girl au passé trouble, et à la vanne facile. Cynique en diable, et pourvue d'un sacré punch, Zinzi (qui m'a souvent fait songer à Charley Davidson), porte le roman sur ses épaules. L'intérêt que nous éprouvons pour le personnage ne faiblit jamais, grâce au dévoilement progressif de son passé au fur et à mesure que les pièces du puzzle s'assemblent. Bien que sans foi ni loi, et volontiers cassante, Zee n'en demeure pas moins une héroïne des plus attachantes (attachiante ?), qui m'a ravi plus d'une fois par son caractère affirmé et son sens de la formule qui tue.
Du point de vue des personnages, Zinzi et Paresseux forme un tandem détonnant mais les personnages secondaires qui gravitent autour d'eux apportent chacun leur lot de saveur au roman. Chacun d'entre eux étant des plus atypiques, perturbé, et extravagant.

Cette chronique vous semble par trop élégiaque ? Vous trouvez cela suspect venant de ma part ? Qu'à cela ne tienne ! En chipotant un peu, je peux tout de même vous dénicher quelques points négatifs ici ou là.

1) le roman est très complexe à comprendre et exige une lecture attentive (Mais est-ce vraiment un défaut, toutefois ?).
Je ne le pense pas, bien au contraire. J'avoue que certains passages m'ont semblés un peu nébuleux, mais rien qui handicape la lecture ou entache le plaisir que l'on y prend, rassurez-vous.
2) le roman comporte quelques petites longueurs et souffre de baisses de rythme occasionnelles (Essentiellement dans les inter-chapitres qui alternent avec l'intrigue principale) : extraits de mail, de livres, d'articles de journaux, et de documents d'archives officiels …
3) L'enquête policière n'est pas d'un suspense insoutenable, ne vous attendez pas à du Agatha Christie 2.0 ou vous seriez déçus. Dans Zoo City, l'accent est surtout mis sur l'univers déjanté et les personnages qui ne le sont pas moins, d'ailleurs. Dès lors, la conduite de l'enquête devient prétexte à explorer un monde étrange, ses systèmes de valeurs et ses codes sociaux, comme d'interroger des concepts divers et variés autant philosophiques, sociologiques que culturels.
4) le dénouement de Zoo City est assez surprenant, mais un peu invraisemblable. En outre, une légère lassitude s'installe dans les derniers chapitres. Lesquels s'étirent un peu en longueur, mais la lecture reste agréable. de plus, je n'avais pas du tout deviné comment les différents arcs narratifs allaient s'assembler au final.
Au regard de « ces petites réserves », Zoo City est donc un petit coup de coeur, mais un coup de coeur tout de même.
À découvrir et à faire découvrir.
Je remercie beaucoup Babelio.
Lien : http://ladelyrante.wordpress..
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Une lecture comme je les aime, à bout de souffle. On tourne les pages entraîné dans cette course contre la montre, une course pour enfin connaître la vérité dans cette sombre affaire !

Ce roman se situe entre le policier et le fantastique. On apprécie la trame policière qui nous emmène dans une enquête bien singulière. Avec le fantastique, on nous apporte une touche mystique à cet univers entre drogue, dépravation et argent facile. On se retrouve plongé dans une vision cauchemardesque de Johannesburg. L'auteur nous sert un roman visionnaire, où les anciens détenus vivent avec le poids de leur culpabilité sous forme d'un animal qui leur est attribué. La particularité étant que si l'animal meurt, son propriétaire également. Cet animal à charge est donc un boulet, une punition, en quelques mots leur fardeau de tous les jours !

Dans les ghettos de cette ville effroyable, c'est Zinzi et son paresseux que l'on va suivre. Ce roman nous dresse une vision sombre d'un univers où la rédemption n'a pas sa place. A travers ce personnage on ressent la force de ce livre. On pressent que tout va aller vite, tout va aller mal. le roman est un boulet de canon, les événements se suivent et nous entraînent toujours plus loin dans ce monde dépravé. Tout au long des pages, on sent le drame se faire sentir et c'est jouissif.

Cette jeune femme haute en couleur se voit endoctrinée dans un complot monstrueux. Malmenée par des situations compliquées et des faux semblants qui ne cessent de la rendre coupable, notre anti-héroïne devra tout faire pour prouver son innocence. Compliqué quand personne ne vous croit, ne vous écoute ou simplement ne vous considère comme un être humain, juste parce que vous vous baladez avec un animal sur vous !

L'auteur a su entremêler à son récit des brochures de journal, des discussions de forum ou encore des mails. le roman est complet, riche et avec sa construction comme un feuilleton, vous serez surpris par la tournure des événements. Avec un ton très proche l'auteur nous fait apprécier cette proximité et cette intimité entre le lecteur et son héro. le texte est abrupt, tout y est mêlé, on y sent l'excitation, la force, la folie. Un univers où règne dépravation et mensonge, une écriture qui saigne, en gros voici une bonne découverte pour vous faire plaisir sur la plage. Un policier qui sera vous surprendre et vous amener dans un ailleurs particulier !
Lien : https://charlitdeslivres.wor..
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