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Critique de Caliban


Je connaissais déja le sujet : le naufrage du Batavia en 1629 et ce qui s'ensuivit, j'avais lu deux ouvrages s'y rapportant, celui de Simon Leys, "Les naufragés du Batavia"( Ed.ARLEA 2003 ) et celui de Mike Dash, "L'archipel des hérétiques " (Ed.Libretto 2002 ) . Cela ne m'a pas empêché de goûter la nouvelle mouture dont j'apprécie l'energie,la vitesse du style . Et j'ai pu constater ( avec Anne d'Ornano, parlant de l'oeuvre de Simon Leys, que "l'ouvrage permet de découvrir l'effrayant versant noir de la nature humaine, dominée par la cupidité, la violence et la lutte pour le pouvoir ." J'aime aussi que Marc Biancarelli ait su agrandir le champ d'investigation et nous replonger dans la vie de Haarlem (Provinces Unies, futurs Pays-Bas ) au 17ème siècle, les malheurs de la guerre de Trente ans,les aventures d'un soldat de fortune, Weybbe Hayes, qui deviendra le héros des naufragés et les mésaventures d'un apothicaire peu commun, Jeronymus Cornelisz, futur "capitaine-général" d'un royaume de pacotille où il ne le cédera en rien aux "débordements" d'un Idi Amin Dada .
J'ai apprécié aussi la présentation et le développement des personnages: Pelsaert le subrécargue, Jacobsz le capitaine du bateau,Jan Pillegrom "le gredin à peine sorti de l'enfance", Coupe-pierre, peut-être pas le plus malin des mutins mais le plus roué (!), Wouter Loos qui, exilé sur la Terre Haute, prouvera, in fine, qu'il n'était pas un dieu . Et aussi le gouverneur général des Indes néerlandaises, Jan Pieterszoon Coen,bras inflexible de l'Ordre et surtout du Profit sans oublier les personnages ---secondaires ici mais importants dans le domaine de l'Art--- Johes van der Beeck ditJohannes Torrentius (1589-1644 ) et Franz Hals (1582-1666 ).
Le plus important dans ce livre, c'est qu'il nous montre jusqu'où la soif du pouvoir ("sacra fames" ) peut amener,le Mal dans sa noire et horrible splendeur et je pense à la phrase d'Edmund Burke :"Tout ce qu'il faut pour que le mal triomphe, c'est que les braves gens ne fassent rien " . Et, du Batavia, nous voici plongés dans Auschwitz et autres goulagueries contemporaines !
Un bémol cependant: page 90, j'ai tenté,en vain, d'enrichir mon vocabulaire avec le mot "brouan" dont je pense qu'il se veut un synonyme de "crécelle" mais est inconnu au dictionnaire et, non reconnu, ne vaut rien au scrabble (dixit Google ! . J'ai également bien ri, page 266, en présence d'un "mur détrempé,suintant le paludisme", image forte mais absconse ...pour rester modéré .
Enfin je terminerai par l'épilogue avec son histoire d'amour (oui ! oui !) qui nous prouve que cette histoire de feu, de sang et de mort était finalement une bluette .

























































































































































































































































































































































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